Juin 1993, le Sónar a lieu pour la toute première fois à Barcelone. 20 ans après, ce festival est devenu une institution mêlant têtes d'affiches et artistes émergeant de la scène électronique. Tout le monde rattache ce festival à la capitale catalane, mais depuis quelques années, le Sónar s'exporte dans le monde entier avec des éditions à Stockholm (14 et 15 février 2014), Tokyo (12 et 13 avril 2014), Mexico (16 et 17 mai 2014), Cape Town (16 décembre 2014) et Reykjavik où nous étions présents les 13 et 15 février derniers.



C'est la deuxième année que le Sónar posait ses valises en Islande dans un lieu tout simplement magnifique : le Harpa.
Cette salle de concert terminée en mai 2011, est une véritable fierté auprès des Islandais, symbole de la croissance du pays après sa terrible crise économique de 2008. Le bâtiment est un énorme prisme posé sur l'eau reflétant des couleurs sublimes à travers ses innombrables panneaux de verres. Le décor est planté, place à la fête...

La première soirée qui se déroulait le jeudi 13 février mettait en avant la scène Islandaise et aux lives avec une très grande variété d'atmosphères, mêlant la pop, le folk, l'electronica, le downtempo, l'eurodance et l'electro. J'ai beaucoup aimé la pop-soul de Moses Hightower pour lancer mon festival sur la scène SonarFlói - Bay View Area située au rez-de-chaussée du Harpa et donnant sur le port de Reykjavik. Non ce n'est pas un des personnages légendaires de "Police Academy" mais un quartet d'artistes accompagné de cuivres plutôt surprenant.


Muted

Direction ensuite le SonarComplex - Kaldalón, petit amphithéâtre d'une centaine de places situé aussi au rez-de-chaussée du Harpa. L'entrée est filtrée par la sécurité pour éviter les bousculades dans un environnement qui ressemble plus à un cinéma qu'à un Dancefloor. Muted nous immerge dans un univers très atmosphérique accompagné par des vidéos de Street Art. Je rentre très vite dans son univers et j'aurais pu passer ma nuit dans cette salle, mais un des groupes phare d'Islande, GusGus, allait débuter son live dans la plus grande salle du Festival, le SonarClub - Silfurberg, immanquable.


ELOQ

La salle est pleine à craquer, la décoration est très minimaliste (un praticable, un écran et des lights) et Eloq venu du Danemark termine son live teinté de dubstep, de bass music et de hip-hop. Nous terminons cette première soirée avec le live tant attendu de GusGus et sa Pop Synthétique. Le live est de qualité et l'ambiance est plutôt bonne même si je m'attendais à mieux de la part des Islandais réputés fêtards.


Gus Gus

Je décide de faire l'impasse sur la soirée du vendredi pour profiter au maximum de mon voyage en Islande. Je n'ai pas raté Paul Kalkbrenner qui avait du renoncer au Sónar Reykjavik à cause d'une infection à un oeil. Mais il ne fait aucune doute que Bonobo (Live), Starwalker le projet musical composé de Jean-Benoit Dunckel (AIR) et le producteur Islandais Bardi Johansson,Kölsch (Live) et Jon Hopkins ont régalé les 3500 festivaliers ce vendredi soir.


Evian Christ

Pour finir en beauté mon séjour en terre Islandaise, retour au Harpa pour une soirée riche musicalement. Les artistes étaient répartis cette fois sur 5 scènes différentes. Je me dirige au sous-sol où une scène a été aménagée sur le parking souterrain du Harpa. L'ambiance est surchauffée, le plafond est très bas et le soundsystem très (trop ?) puissant. Evian Christ lance parfaitement Diplo dans l'arène avec un mix très bon techniquement et fortement teinté de hip-hop. Diplo n'a plus qu'à dérouler sa bass-musique armé de ses 3 platines CD et de son micro. Son set est ultra efficace et le parking est vite saturé.


Diplo

Du côté du SonarClub - Silfurberg, FM Belfast (Groupe Islandais vénéré par les locaux) est en train d'enflammer le Sónar avec leur electro-pop qui avait séduit le monde entier avec leur tube Underwear. D'ailleurs c'est en sous-vêtement qu'ils finissent leur concert dans une folie générale. C'est bon, c'est frais, j'ai adoré !!!


FM Belfast

Ambiance beaucoup plus pesante mais tout aussi exaltante sur la scène SonarHall - Norðurljós où James Holden présente son nouveau live dans la lignée de son tout dernier album "The Inheritors" accompagné de Tom Page à la batterie. Le public est totalement captivé par sa performance réalisée sur des machines que nous n'avons pas l'habitude de voir en live.


James Holden

Au tour de Trentemøller de planer sur la scène SonarHall - Norðurljós accompagné de sa bande. Je suis captivé par cet univers très mélancolique et glacial, véritablement un des moments marquants de ce festival Sónar à Reykjavik.

Mais au final ce qui m'aura le plus marqué ce soir là, ce sont les aurores boréales qui se sont mises à danser avec nous autour du Harpa. Un indescriptible moment de grâce dont je me rappellerais toute ma vie, c'est une certitude.


Aurores Boréales pendant le Sónar Reykjavík

Après avoir pris l'air 30 minutes pour admirer ces magnifiques aurores boréales, je me retrouve sur la scène SonarFlói - Bay View Area où une petite centaine de personnes se déhanche sur la house funky de Housekell. Un live idéal pour me remettre de mes émotions en dégustant (c'est un bien grand mot) un shooter de l'alcool local Brennivín !

Passage éclair du côté de l'amphithéâtre SonarComplex - Kaldalón que j'ai trouvé un peu décevant, car il n'y avait pas de projection vidéo qui accompagnait Árni² (duo islandais). Cela aurait donné tellement plus de relief à ce live si particulier.

Je me suis délecté des très bons morceaux joués par Daphni dans la grande salle SonarClub - Silfurberg mais le set manquait malheureusement d'un peu de cohérence. Ce qui me laisse un avis mitigé sur la performance globale.


Daphni

Pour finir en fanfare, le Sónar avait décidé de faire revenir Diplo sous son projet Major Lazer accompagné de ses acolytes. Autant vous dire que ce n'est pas ma tasse de thé mais je me suis laissé prendre au jeu pendant une petite demi-heure dans une salle totalement saturée et survoltée. Major Lazer excelle plus par son show que par sa musique pour moi, mais c'est un avis très personnel. En tout cas les islandais et les islandaises ont totalement adoré et c'est en top less qu'une grande partie de la salle s'est retrouvée, pendant qu'une dizaine d'islandaises étaient montées sur scène "booty-shacker" sur les basses et le flow de Major Lazer.


Major Lazer

Le Harpa et le festival Sónar Reykjavik fermaient leurs portes pendant que moi je rentrais des images plein la tête, conscient d'avoir vécu un moment hors du commun au-delà même de la musique.

Pour ceux qui veulent tenter à leur tour l'expérience, la troisième édition du Sónar Reykjavik se déroulera les 12, 13 et 14 février 2015. Des early-tickets sont déjà en vente ici au prix de 64€ au lieu de 115€ pour les 3 soirées.

Merci à Steinthor et Georgia pour leur confiance et merci à la nature d'avoir exaucé un de mes rêves.

Eric

Toutes nos photos du Sónar Reykjavík 2014

Envois : 2824

Mamamia, on est transporté par tes écrits Nerik !!
Kolsch, Trentemoller, Daphni, James Holden, Caribou, que des artistes que j'apprécie tant....

Ont-il l'habitude de ce type de festival ou sont-ils plus pop-rock ?

Envois : 3944

Je ne comprend pas ta question David ?!? :)

Envois : 2824

Et bien dans le reportage, j'ai l'impression qu'ils réagissent plus sur les groupes pop-rock qu'Electro !! Quand tu vois un James Holden qui s'associe à un batteur, c'est un signe. A Lyon, il joue seulement avec des platines cd, bien que l'idée est de refléter l'identité de son dernier album. Et la plupart des artistes programmé sont dans une passe concert (Trentemoller, GusGusn, Muted)

Envois : 3944

Euuuuh.

James Holden joue en France son nouveau live avec un batteur aussi et ça ne sonnait pas du tout Pop-Rock son live. :D

http://www.dailymotion.com/video/x186izs_james-holden-presents-the-inheritors-full-live-at-la-machine-du-moulin-rouge-paris_music

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