84 - Kolorz Festival @ Carpentras les 17 et 18/07/2015
23/07/2015 agathesound rapports de soirées
Il a fait très très chaud ce week-end à Carpentras !
Sous un soleil de plomb, le Kolorz Festival a ouvert ses portes aux milliers de festivaliers pour une superbe cinquième édition dans un nouveau décor. Le château Durbesson, sur le site du Marché Gare de la ville, a vibré aux sons des incroyables artistes qui y ont défilé ces vendredi et samedi derniers. Une des plus belles programmations de l'été pour un festival du Sud-Est de la France, dans une région magnifique avec une situation géographique stratégique qui a permis aux passionnés de techno et d'électro de Montpellier à Nice en remontant jusqu'à Lyon (et parfois bien plus loin encore) de sauter sur l'occasion. Une seule scène, ce qui est à mes yeux un des plus gros atouts du festival : pas de compromis à faire, pas une seconde de perdue ! On a l'eau à la bouche.
Jour 1 - Vendredi 17 juillet 2015
On achète nos tickets de boisson avant qu'il n'y ait trop de monde et hop, on commence par une petite bière avant de tâter la température devant la scène. Il y a un stand de merchandising et un grand bar à côté, mais qui semble largement sous-estimé sachant le monde attendu pour l'évènement incontournable qu'est le Kolorz 2015.
Malheureusement je ne suis pas arrivée à temps pour voir Greg Delon, mais j'ai découvert avec plaisir que son set était disponible sur Soundcloud ! Très aérien... A vos casques !
Greg Delon @ Kolorz Festival 2015
J'avais entendu parler de Shall Ocin qui fait partie du label espagnol Ellum de l'excellentissime Maceo Plex et qui venait pour la première fois dans la région, je n'ai vraiment pas été déçue. Malgré une chaleur écrasante et pas un coin d'ombre, il nous a fait danser avec entrain.
Shall Ocin
Le soleil tape moins fort mais il fait toujours aussi chaud. Kölsch prend le relais. Emballement général dès les premières secondes de "Goldfish" et du tout récent "Der Die Das", il nous a tenu en haleine jusqu'à la tombée de la nuit.
Recondite a surchauffé le public de vendredi soir ! J'étais ravie de le voir pour la première fois et cela a été mon coup de coeur découverte de la soirée. Il a envoyé du lourd avec sa deep techno ultra entraînante à coup de "DRGN 2" ou encore de "Caldera". Terrible !
Recondite
Et le château Durbesson prend vie !
23h00, moment tant attendu : Maceo Plex débarque sur la scène. Un des artistes les plus talentueux de ces dernières années, et j'ai constaté que je ne devais pas être la seule de cet avis ! Venu présenter son nouveau projet "Dream don't sleep" on en a pris plein les yeux et les oreilles. Que des nouveautés, impossible donc de vous faire partager ce moment de bonheur si ce n'est avec ce preview qui vient juste de tomber :
Maceo Plex "Solar Detroit" (second album à venir)
Place au maître de la french touch techno, le très attendu Laurent Garnier. En fan inconditionnel, je ne peux que regretter qu'il ne nous ait pas passé quelques uns de ses grands classiques qui enflamment les foules (ceux qui étaient au Peacock Society à Paris aussi semble-t-il). Je l'ai vu pas mal de fois et il m'a toujours impressionnée. Malgré un début de performance qui ne ressemblait pas tout à fait à ce qu'on peut attendre de lui, j'ai été agréablement surprise. Passé la première demi-heure, il a mis le feu comme à son habitude ! Un de mes passages préférés :
Et pour la dernière demi-heure de la soirée, on a assisté à un très grand moment de ce week-end de fiesta... un b2b improvisé de Laurent Garnier et Maceo Plex qui a réconcilié tout le monde pour finir en beauté.

Instant précieux car certainement rarissime... Une clôture absolument dantesque !
Un aftershow était organisé sur place, au bar du Marché Gare, de 2h à 8h (10€ l'entrée et apparemment paiement en espèce uniquement à l'intérieur). Moi j'ai préféré rester sur cette incroyable fin de soirée et aller me coucher en y pensant encore. Et il fallait être en forme pour la monstrueuse soirée du lendemain.
Jour 2 - Samedi 18 juillet 2015

Deuxième jour, toujours aussi chaud. Impossible d'assister à l'ouverture par Maxime Dangles, le valentinois qui fait parler de lui. J'ai vu la fin, et c'était vraiment très chouette ! Un aperçu avec le preview de "Resilience" issu de son premier album sorti en mai dernier. Le décollage est parfait.
La belle Ida Engberg a ensuite pris les platines. Très contente d'assister à un de ses sets et encore impressionnée par l'excellent b2b avec Adam Beyer lors de la soirée Cocoon à l'Amnesia d'Ibiza, je savoure la seule touche "girly" du week-end ! Et je peux vous dire qu'elle m'a totalement conquise... L'arrivée d'Adam Beyer qui se préparait tranquillement pendant que sa chérie concluait son set, a fini de nous préparer pour la suite de la soirée.
Adam Beyer enchaîne et nous a progressivement transporté (à mesure que le soleil se couchait) avec sa techno aux basses de plus en plus profondes. Enorme set ! Je ne peux que vous conseiller d'écouter ses deux derniers EPs dont "Teach Me" et le tout frais "What you need" que j'affectionne tout particulièrement.

Le niveau est déjà très très haut. Le château Durbesson s'anime tout au long de la soirée, et nous offre un magnifique spectacle.

Gros coup de coeur découverte de ce soir-là et grosse claque musicale, je voyais pour la première fois Manu le Malin aka The Driver, pionnier de la scène techno / hardcore française depuis plus de 20 ans. A l'unanimité, il a embrasé le site et nous a complètement transcendé avec sa techno à la fois rythmée et lourde. Waouh !
Après un énième tour au bar (et une très longue attente...) pour se désaltérer avec une bonne bière bien fraîche, un voile de lumière rouge prend possession de la scène et du château : la tête montante de la techno berlinoise Rodhad est parti pour nous offrir 1h30 de plaisir.

Je l'ai découvert grâce à son set aux Nuits Sonores l'année dernière, une tuerie. Sa techno sombre accompagnée parfois de percussions me rappelle étrangement quelqu'un... et ce n'est certainement pas un hasard s'il nous prépare gentiment au grand final de la soirée...
Le temps file. Un des moments les plus attendus de ce week-end par les festivaliers arrive enfin, c'est presque une consécration. Jeff Mills, un des djs et producteurs de Détroit les plus influents de ces 30 dernières années s'installe. En deux secondes trente, il nous fait oublier qu'on commence à sentir le poids de deux soirs de folie dans nos jambes, qu'il fait encore très chaud et que c'est bientôt fini... Bref, le temps s'arrête, nous sommes en communion avec lui.

Avec son visage d'adolescent et son sourire angélique, le talentueux M. Mills, cette force tranquille, nous a transporté très loin dans son univers. Comme à son habitude, il nous balade avec ses basses absorbantes, ses percussions ensorcelantes et son jeu de lumières à couper le souffle. Un final complètement dingue, nos corps ne pouvaient pas s'arrêter de bouger ! Je l'ai vu plusieurs fois dont une fois monstrueuse à l'Awakenings Festival il y a 2 ans, et je suis toujours autant bluffée. Extrait du génialissime "The Bells" dans une foule gonflée à bloc.
Et ce rappel qu'il nous a fait ! Alors qu'on se préparait à redescendre doucement de notre nuage, on a eu l'impression qu'il n'avait pas envie que cela s'arrête non plus, au moins autant que nous. Un final magique. Tout le monde s'est dirigé vers la sortie bouche bée. Certains ont continué au deuxième aftershow du week-end, d'autres ont continué sur le parking. Nous, on a continué à rêver en repensant à ces deux heures qui ont marqué ce week-end au fer rouge.
En définitive, l'édition 2015 du Kolorz Festival est entrée dans les annales des festivals d'été français. Au delà du Sud de la France, ce chouette festival attire des amoureux de la techno et de l'électro de toute la France, et on comprend pourquoi. Il a en plus le mérite de survivre à un climat tristement hostile, pendant que de nombreux autres se voient obligés de mettre la clé sous la porte. Alors aux organisateurs et producteurs, un grand bravo ! Vivement l'année prochaine...

Point positif : les toilettes sèches. Cela mérite qu'on en parle, car un travail formidable a été fait à ce niveau. L'équipe d'Ecolette était très sympathique et très efficace, les toilettes étaient très régulièrement nettoyés et qui plus est dans la bonne humeur. Tout cela pour la bonne cause... On crée du compost ! Et pour allier l'utile à l'agréable, les portes étaient magnifiquement peintes ! Cela faisait agréablement passer le temps pendant la file d'attente...
Point négatif : je regrette par contre qu'aucun système de navettes n'ait été mis en place depuis la gare de Carpentras malgré un très grand parking surveillé à l'entrée. Dommage pour un festival de cette ampleur, ce serait peut-être quelque chose à mettre en place pour les futures années ? Et un seul stand de nourriture, un peu léger !
Agathe