69 - Jeff Mills, Three Ages Tour @ Transbordeur le 22/01/2005
24/01/2005 mescaline rapports de soirées
Apres avoir passe une nuit blanche sur mon dernier essai de linguistique, je fais fais ma valise et je m'en vais. Il est midi, je quitte Londres pour aller à Lyon, voir mon chat et, accessoirement, aller voir Jeff.
19h10, à Saint Exupéry: il fait froid, Tim est à la bourre, je suis crevée et on a pas nos places... Il se pourrait que la soirée se fasse sans nous...
Après un petit repas japonais, on décide finalement d'aller au Transbo, parce que bon, Jeff, c'est quand même Jeff...
11h30: au Transbo, on entame notre marathon.
02h30: après 37 tours de salle, quelques gorgées de champagne, un Bacardi et un jus de pamplemousse, on se retrouve dans la grande salle, face au maître. Après un petit quart d'heure, cependant, la fatigue se fait sentir, et on décide d'aller s'asseoir dans les gradins. Chose que je ne regrette absolument pas. En fait, voir le set de loin, c'est le voir différemment, d'un point de vue plus global. Et ce set là était historique, au sens propre du terme.
Derrière Jeff, un écran géant diffusait des images choisies et mixées par ses soins, en étroite relation avec la musique. sont également présentes les trois platines, la boîte à rythmes et LA fameuse platine VJ de chez Pioneer. Voilà pour l'aspect matériel des choses.
Le début du set nous envoie dans un futur hypothétique mais plausible, plus ou moins proche. Sur des images de L'Odyssée de l'espace de Kubrick (le film préféré de Jeff), une techno futuriste, robotique, se déverse dans la salle. Et au fur et à mesure du set, Jeff nous fait retourner de plus en plus loin dans l'histoire de la musique, sa musique, et, quelque part, son histoire...
Une épopée dans les rues désertées de Detroit, la friche industrielle, la ville sanglante, la ville qui a offert sa musique au monde.
Un voyage dans une autre Detroit, ville de la Motown, du disco et de la musique black. Une voix chaude envahit la salle et nous drappe dans un souvenir que nous n'avons même pas connu, mais qui semble si familier, pourtant...
Puis Detroit s'éloigne, diluée dans la musique originelle, celle de l'Afrique. Les percussions résonnent, comme pour nous rappelerqu'au fond, tout est là: un rythme, une pulsation. La musique se présente sous son jour le plus modeste, le plus simple, mais le plus essentiel. Les tams tams de l'Afrique ancienne racontent, comme une vieille légende, l'histoire de ces hommes qui, les premiers, ont découvert le rythme et ont fait danser le monde à travers les âges.
Une voix résonne, seule, dans la salle où les danseurs ont ralenti leurs mouvement. Mélange de douceur, de mélancolie et d'espoir, cette voix boucle l'ellipse temporelle dans laquelle on s'est égaré. Et le futur revient, avec cette musique qui porte en elle comme un espoir, malgré la violence des basses.
Une chose qui m'a également frappée, c'est cette utilisation de l'espace, notamment quand Detroit défilait devant nous depuis la fenêtre d'une voiture. Ville désertée, filmée au petit jour. Espace urbain et statique, aux multiples perspectives, offrant une infinité de tours et détours, la ville est mise en contraste avec cette salle, espace sans cloison, rempli d'une foule mouvante. L'obscurité, les silhouettes floues en opposition avec les contours nets des buildings froids se découpant dans la lumière matinale. Une soudaine prise de conscience de l'irréalité du moment: je vis des heures en suspension dans le temps et l'espace, puis je retournerai moi aussi, comme tous les autres, peupler cette ville froide dans le petit jour...
Voilà ma soirée, ma perception de ce set. Encore une fois, il m'a bluffée, encore une fois, il m'a remuée. Mais jamais je n'avais vu les choses de cette façon, jamais le set ne m'avait parlé comme ça. La techno est une musique avec un potentiel tellement énorme...Quand des gens de l'envergure de M. Mills l'exploitent, forcément, c'est une odyssée, une expédition introspective à l'interieur de soi, à la recherche de notre propre musique...
Espérons que la prochaine fois, pour notre dixième "rencontre", il me fasse autant d'effet...


Au vue de cette soirée on pourrait presque s'en convaincre tant l'ambiance fut au rendez vous. Bien sur il n'aurait pu en etre autrement, lorsqu'on laisse aux platines une pointure tel que jeff Mills.
Concernant le set en lui meme , rien à dire sa technique est tout bonnement bluffante et sa tracklist tout simplement remarquable au nivo de l'évolution. Avec des passages minalistes , des sons housy , etc ..
Certes ça reste de la tek un peu trop linéaire ( enfin pour moi qui ne suit pas vraiment un fan de tek à la base) , mais je me suis laissé tres facilement bercé par ces sonorités misent en valeur par des vidéos callées aux millimètres( dommage par contre qu'un des écrans ait été HS ).
Le début de son set me laissera un souvenir impérissable, avec le passage de 2001




bref toute porte à croire que la musique techno peut également devenir une poésie lorsqu'elle est maitrisé avec brio


superbe rds, jeff passe ce week pas loin de chez moi et ... je crois que tu m'as décidé ...
Pour ma part, même si le set entier était d'excellente facture, la première partie a approché la perfection : nappes mélodiques sur les images d'un crash lunaire, puis tek minimaliste sur l'Odysée de l'Espace, avec les tracks de Three Ages et bien sûr les classiques "the bells" ou "la force". Bref des moments magiques sur le dancefloor...
En plus, Jeff était à la Fnac Part-Dieu quelques heures auparavant, pour la diffusion en intégralité de Three Ages, une interview et une séance dédicaces. Que demander de plus?


excellent rds!!!! a+
Sinon, excellent rapport ! Je suis content de pas etre le seul a apprécier un mix assis...

Sinon j'aurai aimé savoir si le transbo était plein, combien de personne environ sans éxagérer et ce qu'ont donné les autres artistes présent, je pense notamement à kiko dont j'aime particulièrement ces prods...
En tout cas gros bisous à toi ma poète de la nuit!

NeRiKsMe
sinon, pour raconter un peu ma vie, le resto jap était vraiment bien: Yokohama, a coté de la place carnot (perrache)
et donc, pour la soirée au transbo et pour répondre a nerik: et bien il y avait du monde dans la grande salle, par contre, le transclub était vraiment pas rempli, qd (avec mesca) on s'est isolé dans la grande salle pour le set de Mr., il n'y avait pas plus d'une dizaine de personne qui dansait sur le rythme de "je ne sais plus qui apres villard" (pour te dire qu'il ne m'a pas marqué..)
je pense que le public était surtout la pour voir Mills et donc les autres sont un peu passés a la trap, quoi que kiko a eu une bonne réponse du public mais comme a dit Jo' : "c'est un peu trop souvent pareil"
perso, kiko j'aime bien ce qu'il fait, mais je trouve pas qu'il y ait de réelle évolution dans ses sets, retrouver des musiques que tu entends depuis juin...domage, il a l'air d'avoir un certain potentiel..
(et apres, on est allé au melting pub!!!!!!!)
de même que villard dans la petite salle qui a été assez groovy pour me convaincre d'y rester un moment...
avant d'aller apprécier jeff mills pendant une petite heure le temps de me souler, set trop linéaire et des couilles techniques dont vous ne parlez pas, c'est bizarre...
j'ai l'impression que les gens ont craqué juste parce que c'etait au transbo, l'endoit est merveilleux tout simplement.
bonne soirée, pas transcendante mais potable, malgré que c'était un peu désert à mon goût

éh bien, c'était vraiment TERRIBLE
un set évolutif mélangeant tek minimaliste, tek un peu plus accessible voir même un peu de house...une progression vraiment bien travaillée, je suis resté en admiration devant un "dieu" de la techno...de plus la vidéo a vraiment un plus à son set, la petite touche qui fait le plus de la soirée!!!!
sinon, je voudrais aussi signaler la bonne prestation de Kiko!!!
pour répondre à Nérik, je pense qu'il y avait environ 1000 à 1200 personnes, pendant le début de Jeff Mills, la salle était quasi blindée, mais je pense que l'autre salle devait etre déserte.
sinon, je voulais savoir si qqun pouvait me donner le tout premier titre que Mills a passé, qui débute avec le crash lunaire...
merci

Je lit que depuis Londre, le mois dernier (enfin presque 2 maintenant) il a intergre la mixeuse d'image a son set (désoler j'ai bouffer le nom

Il est capable de gerer combien de chose en meme temps cet homme ?? car 5 ca commence a faire pas mal la. En tout cas ca devait etre interessant a voir, la combinaison image et son par le meme personne. Il doit vraiment pouvoir faire passer les émotions qu'il veut encore plus facilement maintenant.
Content aussi de voir Lyon qui bouge comme ca, profitez en !!
Parce que niveau technique je pense qu'il n'y a rien a redire pour mills!

Merci en tout cas à tout ceux qui m'ont éclairé sur mes questions existentielles!
@ bientot sur lyon j'espère
je regrette de pas avoir pu venir rien que pour les vidéos qui accompagnaient son mix.
mais d'après ta description de son set(futuriste, robotique, afrique, detroit...) ça avait l'air d'être proche de ce qu'il a joué aux Nuits Sonores. Alors, pour ceux qui l'ont vu lors de ces 2 soirées, vous en pensez quoi?
mais d'après ta description de son set(futuriste, robotique, afrique, detroit...) ça avait l'air d'être proche de ce qu'il a joué aux Nuits Sonores. Alors, pour ceux qui l'ont vu lors de ces 2 soirées, vous en pensez quoi?
En fait, si mes souvenirs sont bons, Jeff a surtout mixé des images de son dvd "exhibitionist" aux Nuits Sonores. Quant au Transbo, il a bien sûr repris quelques passages de son dvd mais les films "Three ages", "2001, l'odyssée de l'espace" et autres ont accompagné le set.
Et pour la petite info, Jeff projette de réaliser la musique d'un documentaire sur des témoignages à propos d'ovnis. Si si, je vous assure ...!
