Deejay ca va etre ta fete !!!
15/03/2003 Summer.j actualités en vrac
En l’espace de quinze ans, tout le monde a fini par s’improviser
Deejay. Les deejays stars font les bouffons à la télé et aujour-
D’hui, on fabrique des turnetables pour enfants de cinq ans.
Deejay, ta culture serait-elle en train de perdre son ame ?
Tes semblables le disent. Veterans et jeunots. Ton salut ? pas dans
Les compiles lounge ni dans le Mp3. Dans ton reve de musicien.
En trouvant tes gimmicks uniques, les instruments acoustiques
Ou les voix cosmiques qui vont grapher ton groove de leur substan-
Tiphique moelle. Du coté du tiers-monde, comme au Bresil ? Dans la
Reconnaissance des institutions et dans les ecoles de formation ?
De là à imaginer une fete sans deejay… Les ClubXtremiens preparent
Deja des fetes à la con… sans toi !
Decembre 1992.Transmusicales de rennes.pour la premiere fois, les organisateurs avaient prévu une programmation
Electronique, cette musique de minets qui portent des tee-shirts smiley en ecoutent S-express. Les groupes s’appellent
Underground Resistance et The orb. Vers 3 heures du matin, Jeff Mills, Robert Hood, et Mad Mike montent sur scene.
Ils sont masqués. Sur fond de rythme hardcore, ils erucent pendant une heure des insultes à l’attention du public :
« mother fucker ! » Comme on dit, depuis ce concert, ma vie ne fut plus tout à fait la meme.
Decembre 2002.Avachie devant ma tele, j’assiste à cette scene hallucinante : dans On a tout essayer de Laurent Ruquier
Sur France 2, Steevy, Bob Sinclar et un ahuri à beret se livrent à une performance de deejaying, pretexte à gags et quiproquos.
En l’espace de dix ans, que s’est-il passé ?Qu’est ce qui à amené les deejays access prime time ? Quim’a transformé en
Couch potato ? Et finalement, que reste t-il de la culture deejay ?
Des luttes pour la reconnaissance des minorités (blacks et gays à new-york à la fin des années 60, plus tard recuperés par le
politiquement correct) à un combat idéologique et économique sur la notion d’auteur (finalement absorbé par les majors), la
culture deejay est le mouvement qui a le mieux senti les combats de l’époque attaquant l’establishment de toutes parts.
Mais seul le hip-hopa reussi à perpetuer ces valeurs. Les messages declarés par le MCs sont ancrés dans la culture black, ils sont
Devenus plus celebres que les discours de Martin Luther King ou de Malcom X, Mieux, en les samplant, ils les ont sortis de
l’oubli.
Ces heros black
Du coté de la dance culture, la revolution musicale repose sur des gestes et des modes operatoires.
Remercions les deejays de nous avoir désinhibé quand nous avions peur du progrés.
La méfiance vis-a-vis de la technologie était jusqu’ici fortement
Ancrée dans l’histoire de l’art du Xxéme siecle. Depuis Kraftwerk, qui entretenait une relation amicale avec leurs machines,
Jusqu’au deejays du Bronx qui decouvrirent qu’on pouvait employer un instrument technologique à autre chose que ce pourquoi
il avait ete conçu (crée de la musique au lieu de passer des disques), les musiciens electroniques ont balayé ces craintes En jetant
les modes d’emploi des machines, les deejays ont refusé le totalitarisme technologique. En bricolant des platines, des tables de
mixages, des synthétiseurs, l’artiste inventeur a fait irruption dans l’histoire de l’art. Et la techno rebelle dans le monde politique.
Remercions la dance culture d’avoir profondément bouleversé notre vision de la sexualité. La ou, des les années 50, des
Amateurs de radio comme Alan Freed avaient reussi à abolire les frontieres entre communautés noires et blanches, la dance musique à modifié notre regard sur la communauté gay.
Le jazz et le rythm and blues ont abouti à la figure du hipster, le « negre blanc », wasp mais fondu de jazz.
La dance culture, elle, aura eu le mérite de crée le personnage du « straight faggot », l’hetero pede, enaccord avec le romantisme,
Les codes vestimentaires et l’hideologie homosexuelle.
Si la culture deejay à toujours pris ces racines dans underground, dans des revendications et des affirmations fortes, la musique
Electronique s’apprete à subir une grande desillusion. Elle est attendue par les technobeaufs vetus de shorts, munis de sifflets et de
Chapeaux multicolores. De la love parade de Berlin (infréquentable depuis trois ans) aux camps de vacances en Tunisie ou des
Touristes Allemand prennent des cours d’aerobic au son de Carl Cox (c’est vrai , j’y etait), les vrais deejays iront bientôt deposer
Leurs platines aux pieds du capitalisme triomphant. Comme Johny Hallyday à survecu aux yéyés, Stomy Bugsy au hip-hop, Bob
Sinclar incarnera la french-touch.
Il suffit en France d’un pseudonyme idiot et d’un quotient intellectuel proche de la debilité pour incarner la revolte sur les
Plateaux de television.
A l’heure des reglements de compte, nous nous souviendrons de septembre 2002, qui vit l’occasion Technopol reclamer une « techno
D’etat » ! ! ! Ou de ces ecoles qui proposent des diplomes de deejay, comme si l’offre n’arrivait pas à repondre a la demande.
Nous pourrons aussi nous en prendre aux organisateurs de ravers qui sortirent à la meme epoque du ministere de l’interieur le sourir
Aux levres. Nicolas Sarkosy leur avait promis des raves officielles, encadrées…pour mieux etouffer les free parties un mois apres.
La culture de masse ne fait pas bon menage avec la créativité. Les musiques electronique deviennent populaires au moment precis
Ou elle s’essoufflent. Seule une electronica experimentale parvient à réinventer.
Est-ce un hasard si le collectif le plus interessant du moment se nomme précisement Too Many DJ’s ?
Collages, cut-ups, mixages de materiaux existants, Too Many DJ’s opére à la façon de Jackson pollock, projetant de la matiere sonore
De maniere aléatoire.
« Ce nom est une métaphore, expliquait récemment Stephen, l’un des membres de Too Many DJ’s, au journal le monde.
Les polititiens sont comme les deejays, ils decident de ce que les gens veulent et aiment, ils pensent que c’est facile,
Et il y en à trop.
Notre attitude est politique, nous suivons les principes d’Andy warhol, nous prennons la pop, nous la recomposons, nous disons
Fuck the industry. »
Si le geste est ici politique, c’est parce qu’il touche au cœur de l’industrie musiquale et qu’il prone la liberté créative contre le system
Etablie.
Leur art confine le detournement, au piratage, au copyleft. Bref, a tout ce qui n’est pas assimilable par un system liberal.
En Finlande, le collectif Ural 13 Diktators, tendance electro-punk, prefere se moquer méchamment, sur son derniere album,
Intitulé Techno is dead.
« Where do the DJs go when they die ?/
Do you think they have turntables up high ?/
Too Many are doing it for cash or fame./
Too Many are repeating the old and same. »
Car le probleme est bien là :
Le deejay est-il soluble dans le lounge ?
C’est la multiplication de ses bars à ambiance musicale, signe d’un avachissement general, qui finira par avoir la peau des DJ’s
François Truffaut disait : « tout le monde à deux metiers : le sien, et critique de cinema. »
Aujourd’hui tout le monde à deux metiers : le sien, et celui de deejay.
Quand nous serons gavés de mixes, quand il n’y aura plus de noms de deejay à inventer, gageons qu’on finira par disparaître,
Comme les dinosaures et les pianistes de bar. C’est la cruelle loi de l’evolution.
Mais qu'est ce qui donne donc envie à tant de gens de mixer... ? Le rêve !!! ce voir à la place de leurs idoles, ces maîtres de soirées qui les font vivré l'espace d'une nuit et oublier tout leurs soucis !
Mais très peux seront ceux qui arriveront à rattraper sur la scène ces "IDOLES" !
Et tant qu'elles existeront la musique électronique vivrat... car ce sont par leurs doigts que cette musique vie !
sinon, c'est bien fondé et bien écrit.