Booka Shade "Movements" Get Physical Music LP006
28/05/2006 djichtus nouveautés electro
Après un premier album réussi sortit en 2004 "Memento", le duo germanique Booka Shade nous remettent ça et livre une nouvelle perle aux sonorités minimales et aux vibrances particulièrement touchantes et envoutantes.
Ce deuxième opus "Movements" des deux compères Walter Merziger et Arno Kammermeier pourrait s'écouter en boucle un nombre incalculable de fois qu'une vie ne suffirait point à sa totale appréciation tant il est remarquable.
Au fil de son écoute, c'est avec stupéfaction que l'on ressent l'aisance et la liberté musicale de cet album.
On démarre l'aventure avec des nappes grillonnantes sous la Night falls, accompagné d'une basseline présente sur un kick groovy. Le tout est saupoudré par des nappes de vocales en fond très discrètes. Un break énorme vient s'imiscer à 2'40, puis se relance via un sample de synthé et un temps mort. Une admirable track que j'apprécie beaucoup.
S'ensuit une réinterprétation de Body language connu du versus avec M.A.N.D.Y. avec une entrée en lice d'un solo de guitare. On ajoute à ceci un kick break/beat aux tendances reposantes et entrainantes. On commencera à tapper du pied lors du changement du kick et du groovy-jazzy de la guitare, nous permettant ainsi d'avancer dans cette "minimal-electro-balade".
Il suit un sample aux faux airs d'un "come-back à la cantine" avec Paper moon qui, est mêlé à travers de sons reverbés, d'un solo de piano pop-futuriste axée année 80's et de vocales "dumdulum". Le mini-break à 3'00 permet de reposer l'ambiance et de repartir tranquillement avec des "mmm, ok".
Après avoir quitté le self, on se refait une beauté pour Shimmer qui démarre en force avec des effets spéciaux et vocales reverbées. En outre, elle se calme par de brutal riffs, effets spéciaux et vocaux minutieusement placés, qui d'ailleurs reflaitent parfaitement la notion du titre de la track. Pour les adeptes, on remarque au passage un kick/clash semblable à Pig & Dan - Anthem.
Cette escapade est stoppée par la changement radical de The birds & the beats par sa composition originale : chants reverbés dans tous les sens, vieux samples de synthé, guitares électriques, un kick disco-electro-rock, le tout sur un ton 70-80's. En clôture, un brillantissime break à 3'40 sur un fond de vocales d'enfants ; le solo de piano est frissonnant, prenant.
Suite a cette douce mélancolis, la montée en puissance des nappes symphoniques de Darko relance notre périple parcours qui à travers son kick électro-rock, ses sonorités reverbés nous plonge dans un étrange inquiétude marqué par les breaks en decrescendo. Mais cet état de préoccupation disparait dès l'entente du synthé à 2'00 qui est déjà mythique pour moi. Une track éperdue d'intensité qui par ses nombreuses prises de risques à travers ses riffs, nappes de synthé, montées en puissance, et ses fondus en decrescendo et vice-versa, est une oeuvre accomplie.
Pong pang frétille aux airs de chants d'oiseaux bref, suivit d'une mandoline. Par ailleurs elle va mettre la barre haute avec son gros kick électro reverbé qui nous remet droit dans le chemin. Un sample de synthé arrive en renfort ainsi qu'un rendu "xylophone" avec des effets de break. Une track qui nous fait découvrir un paysage plutôt coloré, mais tellement chaleureux que l'on pas le temps de l'apprécier pleinement.
Toujours de la partie, les chants d'oiseaux, et les vocales d'enfants se fondent dans le lancement de Hide and seek in geishas garde qui d'aillleurs va nous plonger dans un état de transition. En effet son kick gras minimaliste, samples de synthé trop minimaliste pour moi changent guère d'horizon. Enfin, l'ambiance asiatique recherchée semble faire du sur place.
Afin de redonner du piquant à l'excursion, c'est avec un zeste de Mandarine girl qui démarre d'emblé avec un jonglement du lourd kick avec la bassline. S'ajoute un crescendo de la mélodie mythique entêtante autour des 1'37 et se lance avec le renfort d'un slap groovy qui caractérise bien cette track. La ligne de basse demeurera plus présente au fil de la track.
Ensuite, le break se relance par la montée en cut de la mélodie principale, avec un complément d'une nappe frétillante au synthé qui conclut avec brio cette track.
C'est dans un état sombre et profond qu'Halleujah USA nous plongera désormais. Renforcée par des vocales mixtes, nappes deep et rythmé sur un tempo lounge, cette track est regrettable de part se durée un peu courte. On en redemande encore...
Après ce cours instant de réflexion, Wasting time relance la cadence avec un bpm plutôt calme dans une ambiance proche de la dernière track citée. Tout d'abord, la réussite de cette track vient d'une mélodie de 2 notes maîtrisée qui pose l'ambiance, complêter d'abord par un lourd kick, puis d'un clash saupoudré par des nappes de vent brèves. Ensuite, la vocale féminine et le renfort mélodique intensifié en écho nous porte sur cette balade aérienne. Une track étonnante que j'affectionne tout particulièrement par sa finesse d'exécution.
Avec In white rooms, on a l'impression de se réveiller après avoir subit un choc. On retrouve dans cette track une douce composition surplombée du kick progressif, une basseline posant l'ambiance, et de succintes apparitions en écho de vocales féminines. Le kick et la basseline évoluent dans une similitude à Mandarine girl.
Le début obscure de Take a ride n'est pas des plus rassurant. Ainsi l'ambiance recherchée plane sur l'ensemble de la track ; son kick électro-deep-funky avec des jets de vocale masculine annonce et ses nappes planantes annoncera la fin de ce long périple.
Le mot de la fin se porte sur Loast high, une envoutante mélodie d'une qualité bouleversante. Le bouquet final ait minutieusement conçu par ses nappes symphoniques d'une puissance inestimante, avec des citations en français s'il vous plaît !! "la vie c'est une course d'obstacle, tu peux devenir quelqu'un... je me dit que je pourrais devenir quelqu'un à 23 ans..., la célibrité apporte peu ce qui faut quand on a 23 ans, c'est être soi-même." Enfin, les claquements de batterie entame la descente de notre petit nuage afin de reprendre le courant de notre vie.
Il est difficile de donner une conclusion qui, ne sera sans doute pas à la portée de cet album émouvant ; je vous laisse donc le soin de lui porter votre propre jugement.
Tracklist :
- Night falls
- Body language
- Paper moon
- Simmer
- The birds & the beats
- Darko
- Pong pang
- hide and seek in geishas garde
- Mandarine girl
- Halleujah USA
- Wasting time
- Take a ride
- In white rooms
- Take a ride
- Loast high
Disponible en vinyl : ICI
Disponible en cd : ICI
Site officiel de Booka Shade : ICI

in white rooms est sympa aussi
Bon maintenant que j'ai l'eau à la bouche (surtout que je les ait pas vu aux nuits sonores et tout le bien qui s'en ait dit après ...) va falloir que j'écoute ca.
Pour info "In white roms" est sorti en maxi vinyl sous référence GMP 050
Il est vraiement pas mal ce track
A+
Bertrand

Tiens je vais m'écouter ça pour aller à la plage.
Allez foncez chez votre disqaire !!!
C'que je kiffe trop, c'est d'ecouter l'album de debut a la fin, sans interruption. Ca fait rever, ca fait planer.