Interview ==> Pussyselektor (FR)

17/08/2007    fookooflakman    interviews   

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A l'occasion de la préparation du Name Festival, cet évènement annuel qui a vu sa première édition en 2005, nous avons pu nous rapprocher de l'un des principaux organisateurs, de l'association Art Point M. Pussyselektor (Ben, pour les intimes) est impliqué par ailleurs dans l'association Dviason depuis bien plus longtemps. Il organise via celle-ci des soirées et joue régulièrement dedans. Découvrons sans plus attendre cet acteur du développement de la scène électronique dans le Nord de la France.


Clubxtrem) Salut Ben ! Tout d'abord merci d'avoir accepté cette petite interview, car je sais que tu es par monts et par vaux avec l'organisation du NAME qui va se dérouler en septembre et octobre prochains ! Les deux premières éditions ont été de véritables succès, combien de visiteurs et d'artistes attendez-vous cette année ?

Pussyselektor) Hello, déjà merci à Clubxtrem pour l'invitation c'est avec plaisir que je me retrouve dans vos pages ! Hé oui, la 3ème édition du Name festival approche à grand pas, dans 1 mois nous y serons enfin. Les éditions précédentes ont vraiment très bien fonctionné tant d'un point de vue critique que public. Le Nord de la France attendait son propre festival à l'instar d'événements comme Astropolis, Marsatac, les Nuits Sonores, ou plus éloignés comme le Sonar ou le Popkomm. Hé bien nous nous en approchons je pense.
En terme de visiteurs on attend entre 8 et 10000 personnes sur toutes nos dates. Rappelons que le Name c'est aussi et surtout des soirées dans des lieux à capacité limitée, un festival à taille humaine comme ça devrait toujours l'être. Niveau artistes, cette année il y en aura plus de 60, djs, lives, vjs, avec de jolies surprises comme le retour des mythiques The Orb et aussi des sets spéciaux préparés par Ellen Allien ou Damian Lazarus qui nous fera un set BBC style, et aussi un versus très attendu avec la sensation Jamie Jones. D'autres tueries sont au programme comme Alter Ego, Nathan Fake, Loco Dice, Agoria, Audion, Ivan Smagghe, Radio Slave, Modeselektor et bien sûr des djs locaux qui montent, des installations multimédia nombreuses et une foule de lieux annexes.


Clubxtrem) Comment se prépare le Name festival ? Combien de personnes êtes-vous pour gérer tout cela et combien de temps à l'avance vous y prenez-vous ? Comment les tâches sont-elles réparties ?

Pussyselekor) C'est un travail de longue haleine qui demande 1 an de préparation et une connaissance aigue de l'organisation. Avant cette aventure, Art Point M avait déjà géré d'autres événements comme le Laboratoire Factory ou encore des défilés et des spectacles d'art moderne. Art Point M, c'est une petite équipe de moins de 10 personnes. Le principe est de travailler avec des gens hyper compétents dans leur domaine et aussi bien sûr des bénévoles. Ce festival est intense car le Name ce n'est pas que des soirées il y a une foule d'annexes et tout est disséminé sur 3 semaines sur la métropole lilloise, Dunkerque et Maubeuge. On retrouve l'après-midi enfants, une session nocturne en piscine, le Dj & Vj contest, l'opération "My Name is" sur le parvis de l'opéra de Lille. Il y a également des nouveautés avec une Mélodie en sous-sol au Palais des Beaux Arts de Lille, des expériences sonores et une visite en apesanteur au Planetarium de Villeneuve d'Ascq, du cinéma avec la projection exceptionnelle du documentaire Lagerfeld Confidentiel, une table ronde en compagnie du philosophe Yves Michaud, des masterclasses... Cela demande une belle logistique et chacun à son rôle, par exemple pour ma part je m'occupe de la promo web. Chacun a ses points forts, ses connaissances et ses contacts, il faut trouver l'alchimie entre tous les intervenants et travailler tous ensemble.


Clubxtrem) Parmi la ribambelle d'artistes que vous avez booké, que ce soit cette année ou pour les éditions précédentes, certains ont-ils des exigences particulières (plus ou moins insolites) ?

Pussyselektor) Pas vraiment en fait, le mythe sexe, drogues et rock'n'roll a la peau dure. Tu sais tant que l'accueil est parfait et que l'artiste se sent bien et qu'il voit qu'il va pouvoir jouer dans des conditions optimums en terme de son tout ne peut que rouler. Ce qui est sympa avec les festivals c'est que les artistes se retrouvent tous ensemble pour manger ou chiller, ça donne une chouette ambiance et des retrouvailles enflammées. Bien sûr il y aura toujours des artistes qui vont se coucher après leur prestation et d'autres qui se retrouvent à l'after du festival au Kiosk !



Clubxtrem) Tu es organisateur pour le Name Festival mais tu es très impliqué également dans Dviason, une autre association avec laquelle tu organises des soirées. D'ailleurs tu vas jouer avec ton "crew" au Name, n'est-ce pas ? En quoi consiste cette association de djs ?

Pussyselektor) Au niveau du Name j'interviens pour le web et comme dj. Dviason ça c'est vraiment mon crew avec mes "partners in crime" : Lutezo, Lebeatcchic, Da.6K et Bubble. On entame notre 4ème année en tant qu'organisateurs de soirées au Kiosk à Lille. A la base on était 5 potes à fond dans la musique électronique, et dès l'ouverture de ce club on a organisé une soirée tous les 2 mois en accueillant des artistes comme Andrew Weatherall, Damian Lazarus, The Hacker, Heartthrob, Misc et plein d'autres. La sauce a tout de suite pris. Depuis on a un public fidèle et qui nous suit dans nos délires et notre évolution. Nos soirées nous ont permis de nous produire à Lille, en France et à l'étranger très régulièrement. On essaye d'amener des guests qui se produisent peu souvent dans des petites salles, le caractère intime nous plaît beaucoup. Et bon, on ne va pas se voiler la face on est une sacrée bande de fêtards. Dviason et le Name c'est une histoire d'amitié, Art point M nous suit et nous épaule depuis le début et je ne te cache pas qu'on trépigne d'impatience de slammer le public pendant le festival ! Cette année nous sommes 4 de la bande, soit 1 de plus à chaque édition. Si ça ce n'est pas de la confiance ! Il faut dire qu'à Lille, les assos font du bon boulot et travaillent ensemble, c'est assez incroyable, mais vrai. Imagine quand on se retrouve tous à faire la fête comme régulièrement chaque week end...


Clubxtrem) Tu organises des soirées/festivals, tu mixes dedans, tu t'impliques aussi dans la communication autour de tout cela. Qu'est-ce qui te donne le plus de satisfaction parmi toutes ces activités ? Comment gères-tu tes différentes casquettes ?

Pussyselektor) De loin le mix ! Le côté organisation et comm' c'est sympa et enrichissant bien sûr mais c'est sans commune mesure avec le djing, mais tout est lié. Quand tu n'es pas producteur, le seul moyen d'exister et de te faire connaître c'est l'organisation. De bonnes soirées et des bonnes prestations entraînent des bookings. Après, pour gérer cela, il faut forcément être passionné, un brin cinglé et donner de sa personne et de son temps. Cela entraîne quelques sacrifices, pas mal de kilomètres, peu de sommeil, quelques excès mais le résultat quand il est là vaut définitivement le coup.


Clubxtrem) Avec tout ce travail, as-tu le temps de te fixer des objectifs à plus ou moins long terme ou vis-tu plutôt au jour le jour ? Où en sont les préparatifs pour le festival et quels sont tes projets en cours ou à venir par ailleurs ? As-tu déjà songé à la production ou à la création d'un label ?

Pussyselektor) Depuis le début c'est au jour le jour mais ça c'est dans mon caractère je pense. Et tout est allé crescendo, là-dessus je suis verni. Les objectifs que je me fixe c'est de continuer à jouer le plus souvent possible, de plus en plus loin et dans des endroits qui me font rêver. Ca c'est plus perso. Pour Dviason, l'objectif est bien sûr de continuer à proposer des guests de qualité et de faire découvrir de nouveaux artistes. Depuis 1 an, on a amorcé une programmation plus axée sur la découverte, pas de guests trop faciles. J'aimerais aller encore plus loin dans ce domaine. Par exemple, nous invitons à la rentrée un dj/producteur berlinois, David Keno, en qui nous croyons beaucoup. L'an dernier nous avions accueilli un autre "wannabe" en début de saison, Stephan Bodzin, et quand on voit où il en est 1 an après, on a eu le nez creux. Et à suivre au mois de Novembre, Phil Kieran, là aussi on en espère beaucoup. Pour la suite c'est en cours, mais je promets des soirées chaudes pour notre résidence au Kiosk qui devient mensuelle ! Pour nos prestations extérieures, je vous conseille de visiter régulièrement notre site www.dviason.com, on bouge beaucoup c'est donc assez facile de nous croiser. Ces différents objectifs me prennent déjà beaucoup de temps et donc malheureusement pas assez pour la production ou un label car j'ai aussi un travail à côté, mais qui sait ce que donnera la suite...


Clubxtrem) Depuis le temps que tu t'investis dans le milieu, quelle vision as-tu de l'évolution de la scène électronique et des différentes modes qui en émergent ? Je pense aux tenues vestimentaires, aux tubes qui durent le temps d'un été, aux danses qui se créent, aux différents styles qui émergent... Et comment l'imagines-tu à l'avenir ?

Pussyselektor) Ce qui est intéressant avec la musique électronique c'est qu'elle évolue avec les technologies, rien que d'un point de vue équipement, entre aujourd'hui et il y a 10 ans il y a eu une sacrée évolution. Les platines type cdj1000, le mix digital, Ableton, les moyens de distribution de la musique... Ca évolue constamment et ça c'est trippant. Musicalement beaucoup trouvent que ça tourne en rond, moi pas, les styles évoluent. Quand j'ai commencé à mixer c'était l'electroclash qui fonctionnait, aujourd'hui c'est la minimal et le son type Justice. J'ai toujours aimé tout mélanger donc ça ne me pose pas de problèmes. Tant que je kiffe un morceau peu importe comment il est catégorisé. Et bon, il y a un adage que j'essaye de suivre : Don't believe the hype ! De toute façon un bon track a pour principale qualité d'être intemporel, c'est la "sélection naturelle" dans l'électro.
Par contre, il est indéniable que le public est de plus en plus éduqué avec l'avènement de l'électronique mais le spectre des musiques est si large que dès que tu n'es pas commercial tu es forcément dans une niche, ça il ne faut pas l'oublier et ça c'est ce qui me plaît.


Clubxtrem) Le public dans le Nord est-il particulier, est-il réceptif à ces modes ? D'ailleurs, y a-t-il une grande différence entre le Nord et le reste de la France, ou bien entre la France et les pays frontaliers dans lesquels tu joues de temps à autre (que ce soit au niveau du public ou des scènes locales) ? Dans le même ordre d'idée, quels sont tes meilleurs (et pires ?) souvenirs de soirées ?

Pussyselektor) Le Nord est fondamentalement une terre d'électronique par sa proximité avec la Belgique et l'Angleterre. Il y a eu un creux pendant quelques années mais il y a bel et bien aujourd'hui une scène et un public présents et de qualité. Ce n'est pas massif mais déjà super agréable et on connaît la réputation du public nordiste, bien allumé et qui aime donner de la voix. Quand je joue dans le Nord c'est forcément pour de bons moments et avec des gens que j'apprécie autour de moi, comme à la maison quoi. Comparé au reste de la France c'est donc plus chaleureux pour moi ici. Mais il y a des endroits qui valent grave le coup à Paris, Montpellier ou Lyon, des villes où j'adore jouer, et c'est toujours plus existant d'arriver en terrain inconnu. A l'étranger, pour l'instant j'ai joué de nombreuses fois en Belgique et en Espagne et je suis toujours revenu comblé de ces destinations, public de dingues mais on ne peut pas dire qu'il y ait de grosses différences, la club culture s'est elle aussi globalisée. Fondamentalement tu joues toujours devant des jeunes et des moins jeunes qui sont là pour s'éclater pendant toute la nuit.
Mes meilleurs souvenirs, il y en a plusieurs, juste parce qu'il faut choisir : jouer aux côtés de mon héros Andrew Weatherall (et je rejoue avec lui au Name, le rêve !) ; une soirée Art Point M dans une église, ça c'était très très fort, j'ai eu la chair de poule pendant tout mon set ; mes déplacements au Rachdingue en Espagne, un lieu incroyable et bien sûr ... le Name ! Mais il y en a plein d'autres et bizarrement pas de mauvais.


Clubxtrem) Au regard de toutes ces expériences, et du succès grandissant du Name, quels conseils donnerais-tu à des personnes voulant débuter, tant dans l'organisation de soirées que dans le mix ?

Pussyselektor) Pour mixer, être au point techniquement avant de se lancer, attention je n'ai pas dit parfait, juste au point. Une fois les bases bien acquises, c'est en jouant devant un public que l'on progresse car entre mixer dans sa chambre et face à des personnes sur un gros soundsystem il y a un monde. Sinon, rester cohérent, ne pas être une machine à tubes, jouer des news et être toujours à la recherche de nouveaux sons. Un bon dj est avant tout un "vynil addict". Pour organiser, dur de donner des conseils tellement c'est variable si ce n'est de proposer des guests régulièrement et pas ne faire que des soirées type résidents et aussi ne monter que des soirées dans lesquels vous aimeriez vous-même vous rendre en tant que clubber, sinon ça ne sert à rien.


Clubxtrem) Comme tu es certainement un peu pressé par le temps, nous nous arrêterons à cette dixième et dernière question. As-tu un message à faire passer à notre communauté ?

Pussyselektor) On vous attend de pied ferme en nos terres nordistes ! Un bon plan aussi à communiquer : entre Lille et Roubaix il y aura des navettes bus toute la nuit donc pas besoin de voiture et aussi allez voir les événements annexes (www.lenamefestival.com). Enfin, allez faire un tour sur www.dviason.com et www.myspace.com/pussyselektor, à bientôt sur le dancefloor !


Merci Ben pour ta disponibilité. Nous vous souhaitons à tous, ton crew, l'association Dviason, l'association ArtPointM et le Name Festival, et en particulier à toi, une grande réussite ! Mais pour le Name, je ne me fais pas de souci.



Dj_X.S
Membre
Posté le 17/08/2007 à 23h36par Dj_X.S
Inscrit le 16/11/2002

Envois : 1094
Itw très enrichissante


massiveK
Membre
Posté le 18/08/2007 à 08h53par massiveK
Inscrit le 12/03/2005

Envois : 4379
tres belle interview amaury. Le mec a l'air sympa et on apprend plus sur la mise en place de ce type d'event.
Bravo


Calvinh
Membre
Posté le 18/08/2007 à 12h04par Calvinh
Inscrit le 03/12/2004

Envois : 3659
je suis d'accord aussi, très bonne interview !


Posté le 18/08/2007 à 13h16par fookooflakman
Inscrit le 26/09/2002

Envois : 3989
C'est gentil massivek mais cette interview est de moi et non pas de Socool.

Content qu'elle vous plaise.


massiveK
Membre
Posté le 18/08/2007 à 14h09par massiveK
Inscrit le 12/03/2005

Envois : 4379
oups bah ca change rien, bonne interview toujours


SoCooL
Membre
Posté le 18/08/2007 à 21h16par SoCooL
Inscrit le 30/08/2006

Envois : 992
merci Seb ! je sais j'ai déchiré sur cette interview !

Artiste intéressant et immanquable. Thx Oliv'


momantik
Membre
Posté le 20/08/2007 à 09h22par momantik
Inscrit le 22/07/2003

Envois : 897
Sympa l'interview.

Chti'mi powa


benG
Membre
Posté le 20/08/2007 à 10h45par benG
Inscrit le 02/01/2003

Envois : 1234
très intéressant,

sympa de voir aussi des orgas ds les itw, ils font un boulot souvent ingrat et peu reconnus, so CONGRATULATIONS MAN


Posté le 21/08/2007 à 20h30par pussyselektor
Inscrit le 08/01/2005

Envois : 136
merci à tous, rdv au name et au kiosk


dj_bob
Helper
Posté le 02/09/2007 à 18h41par dj_bob
Inscrit le 24/11/2001

Envois : 4894
Sympa l'interview

Merci.


nerik69
Helper
Posté le 11/09/2007 à 11h21par nerik69
Inscrit le 23/09/2002

Envois : 3944
Super Interview qui permet de faire le tour du personnage, aussi bien niveau djing que organisation.

On sent vraiment le gars passionné, ca fait zizir!! Au plaisir de te voir quand tu seras sur Lyon!


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