75 - Hundreds et Mohini Geisweiller @ Batofar le 11/11/2011

04/10/2011    flobato    archives des soirées   

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Hundreds
Le 01 janvier 2011, au Volksbühne de Berlin, l'assistance retient son souffle, captivée par le spectacle qui s'offre à ses yeux. Les Hundreds brillent sur scène, pour un court instant d'éternité.

L'étrange énergie entre les frères et soeurs, la tension, leur apparente sérénité et leur aura chargée de mystère subjuguent la foule en ce début d'année. L'oeuvre d'art totale qu'ils proposent combine musique, voix, vidéo et lumières, et exerce un doux magnétisme.

Après une tournée allemande, des dates à Stockholm, Londres et Paris, et une participation au festival Eurosonic et au South By Southwest, le duo Hundreds nous offre la possibilité de prolonger la magie, grâce à la sortie de leur premier album éponyme.

En 12 titres, Eva et Philip Milner nous emmènent dans un voyage en apesanteur dans un monde à la fois beau et dérangé, porté par le grain de voix sublime de la chanteuse. Le songwriting sombre et soigné rappelle la plume de Low, tandis que la musique, menée par un clavier et charpentée avec un ordinateur, évoque les compatriotes Lali Puna. La voix, quant à elle, berce, embrasse, attise et émeut tour à tour, avec la même profondeur et délicatesse qu'Anneke Van Giersbergen (The Gathering, Agua De Annique).

Un mélange qu'ils mettent au défi de sublimer les titres d'inspiration minimaliste berlinoise ("Machine", "Solace"), de pop ouatée ("Happy Virus" et "Song for a Sailor") et les ballades épurées ("Let's Write the Streets").

Mohini Geisweiller
Issue d'une famille rejetant les valeurs traditionnelles, l'enfance de Mohini est baignée d'utopies et de mysticisme. Son père entraine la famille dans différentes communautés spirituelles puis ils s'installent dans un village au coeur de la campagne où Mohini, son frère jumeau et son frère ainé grandissent dans une liberté quasi totale.
Enfants d'hippies des années 1990, on leur enseigne la méditation, des litanies hypnotiques, les mantras hindous. Eux regardent les films de Kung-Fu, s'entrainent à se battre, fabriquent toutes sortes d'armes, se préparent pour l'apocalypse en écoutant des disques de Simon and Garfunkel, Bob Dylan et Neil Young.

Mohini découvre ce qui constituera l'autre versant de son univers musical grâce à une compilation Synthétiseur 1, gagnée dans une station-service. Très vite elle se lance avec avec ses frères dans des reprises des morceaux de Jan Hammer, Moroder, Jean-Michel Jarre, Kraftwerk, qu'ils jouent en boucle sur un petit synthétiseur Casio blanc dans les champs et le lavoir du village. En 2004, de retour à Paris, elle fonde avec deux amis, un ordinateur portable, et une Groove box, le groupe Sex In Dallas. Ils partent immédiatement vivre à Londres puis à Berlin. Là le groupe signe sur le label Kitty Yo et sort un album, Around The War qui s'impose dans l'underground anglais et allemand. Mais, aussi fusionnel qu'irrationnel, marqué par la drogue et l'alcool, le groupe se désagrège au cour de la tournée qui suit la sortie de l'album. Mohini quitte alors Berlin, pour Paris, elle s'enferme dans une chambre donnant sur le métro aérien où elle reste deux ans presque sans sortir à composer des boucles sur des logiciels.

Progressivement elle abandonne ce coma rempli de nappes, mets son ordinateur dans son sac et part alors dans des lieux isolés, toujours dans la nature. C'est ainsi que commence un long processus de capture, chaque morceau deviendra l'occasion de saisir dans sa forme brute une émotion ténue. Elle part dans les Pyrénées où elle trouve une petite pension dans un village, y compose entre autres Random, un morceau qui raconte ses journées passées ailleurs et qui semblent sans fin. Puis sur l'ile d'Ouessant en hiver elle retrouve cette impression de cataclysme imminent qui l'avait marqué dans l'enfance.
Elle reviendra de ces errances avec un album, mélancolique et lumineux, au plus proche d'une existence faite de vacillements : Event Horizon, terme astrophysique définissant la limite où, retenue entre deux gravité, la lumière ne peux plus s'échapper d'un trou noir mais ne s'y enfonce jamais non plus. Ses titres sont un croisement des mélodies qu'elle compose intégralement sur son ordinateur et de sa voix qu'elle garde brute, sans effet. Une vision intime d'un monde réduit à son essence, où, perdues au milieu de paysages immenses, les existences semblent se frôler sans jamais se saisir. Event Horizon se révèle comme un premier album autobiographique de chansons prises sur le vif, composé de ballades électroniques élaborées avec instinct et précision, expressions élémentaires d'une émotion.

Entrée : 8€ en prévente / étudiants et 11€ sur place.

Le Batofar
face au 11 quai François Mauriac
75013 Paris
Métro : BNF ou Quai de la Gare.
Bus : 325 - 89 - 64.
Voguéo : BNF.

Restauration sur place - réservation 01 53 60 17 00.
Formule soir 25€ - entrée + plat ou plat + dessert.


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