59 - NAME Festival du 19 au 20/09/2014
03/10/2014 arobase rapports de soirées
Septembre 2014, le NAME Festival fêtait sa dixième édition, 10 bougies que Clubxtrem se devait de venir fêter dans les contrées lilloises, pour un festival devenu au fil des années un des festivals français les plus réputés et appréciés.
C'est avec un plaisir tout particulier que je suis donc parti couvrir cette dixième édition du NAME Festival car par le biais de Clubxtrem j'ai pu suivre depuis 2005 l'évolution du festival, tout en n'ayant pas encore eu l'occasion d'y aller.
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Vendredi 19 septembre 2014 : Nuit 2
Vendredi 19 septembre 2014 : Nuit 2
Vendredi minuit, arrivée sur le site de la Tossée, nous découvrons un site industriel en cours de réhabilitation, ce qui induit d'ailleurs que cette édition 2014 est la dernière à la Tossée. La soirée est sold out, nous arrivons en plein dans le rush, mais malgré cela le passage par l'étape fouille + vérification du billet est très rapide, et se passe sans la moindre encombre, les gens étant respectueux les uns des autres, et globalement disciplinés. Cà change de l'expérience Peacock Society l'année dernière par exemple...

Ces deux nuits à la Tossée se déroulent donc sur trois floors : deux floors intérieurs situés dans une usine désafectée, la Room 1 étant relativement large et disposant d'une grande hauteur de plafond, la Room 2 étant plus en longueur et plus basse de plafond, et un floor extérieur, la Room 3, se présentant sous la forme d'un grand chapiteau rectangulaire ouvert sur deux cotés offrant une belle capacité.

La technique déployée sur le site de la Tossée, tant sur le plan de la sonorisation que de la scénographie est dans l'ensemble très propre.
La sonorisation des floor est à base de Line Array pour les trois Room. Dieu sait qu'il n'est pas évident de sonoriser les warehouse, à fortiori quand on a une grande hauteur de plafond (cf. Room 1), mais l'équipe de Art Point M a pleinement réussi ce tour de force. Alors oui bien sûr il est parfois nécessaire de se trouver un bon spot pour profiter pleinement de la sono mais cela c'est un peu normal j'ai envie de dire, dans l'ensemble en tout cas le son était bon, peu de reverb, peu de rumble, et un son suffisamment propre et puissant.
La scénographique des floor était quant à elle essentiellement composée de sharpys, de lyres, et d'écrans LED géants derrière chaque Booth/Plateau. Là encore les premiers mots qui me viennent donc à l'esprit sont de dire que la scéno était très propre. La construction de chaque Room était cependant relativement semblable, avec quelques nuances d'ambiance et de construction évidemment, mais on regrettera peut être malgré tout une trop forte uniformité des scéno. Une petite réserve également concernant le vjing diffusé sur les écrans LED. Dans l'ensemble c'était globalement bien et beau, mais simple gout personnel il y avait un léger manque de variété à ce niveau, même entre les Floor. Certains passages étant même assez décevants, je pense notamment à la vidéo durant le live d'Agents of Time le samedi soir.
Dans l'ensemble je tiens malgré tout à tirer un grand coup de chapeau à Art Point M pour la partie visuelle et la partie son, c'était très pro et très propre.
Coté line up maintenant cette Nuit 2 du vendredi 19 septembre était tout simplement gargantuesque, un plateau à la hauteur des 10 bougies soufflées, tant sur le plan de la qualité que de la quantité. A un tel point qu'il était presque indécent de vouloir (oser) se faire un petit programme, le mieux étant de se laisser porter par la musique tout simplement. Voici ci-dessous pour commencer la timetable du soir :

Nous commençons donc un premier petit tour du propriétaire histoire de découvrir chaque Floor, bières à la main. Passage par la Room 1 dans un premier temps où Maya Jane Coles est aux platines, et c'est avec plaisir que j'ai l'occasion de voir pour la première fois la petite prodige anglaise. Fidèle à elle-même, elle impose sa patte, son style, en distillant une deep house savament mixée, une deep house savoureuse teintée de Bass Music, tantôt Dubstep tantôt Drum'n Bass, dans les rythmiques ou dans les mélodies. On sent évidemment tout de suite les influences de son alias dubstep Nocturnal Sunshine.

Direction ensuite la Room 2 pour voir l'un de mes chouchous, DJ Tennis, mais malheureusement les grêves Air France ont compliqué son retour des Etats-Unis, et c'est donc un Ricardo Tobar en pleine ascension qui le remplaçait et proposait son live. Entre sa signature sur la nouvelle Cocoon Compilation N, son très remarqué album intitulé Treillis sorti sur le label parisien Desire, son ascension a été adoubée par Daniel Avery lui-même, Daniel Avery remixant un titre de l'album de Ricardo Tobar, et inversement Ricardo Tobar signant un remix de Daniel Avery sur le label Phantasy. C'est un live résolument techno que Ricardo Tobar propose, une techno lanscinante et destructurée du plus bel effet. Sans aucun doute un bonhomme à revoir, mais l'incroyable plateau de ce vendredi soir nous invitait à nous diriger vers un autre floor.
Direction donc la Room 3 pour boucler la boucle de découverte du site, et c'est les Pachanga Boys qui officient quand nous arrivons. Accueilli avec le tubesque "Meet me at Topazdeluxe" de Rebolledo on pouvait difficilement espérer meilleur titre pour plonger dans l'atmosphère Pachanga. On restera une bonne grosse demi-heure pour profiter de l'ambiance de cette Room 3, agréable chapiteau extérieur déjà très bien garni malgré l'heure.


Il est déjà 1h30, on se redirige vers la Room 2 où Ten Walls vient de commencer son live. Certains médias ont qualifié le live de Ten Walls de, je cite, "tech house bancale". Bien à eux, je me demande cependant s'ils étaient réellement sur le floor durant ce live... Enfin bref, gros et grand live de Ten Walls où toutes ses pépites passent en revue, entrecoupés de certains morceaux unreleased. Rythmique lourde, synthés qui transportent, montées savamment maitrisées, pas le temps de s'ennuyer. On notera une atmosphère et une folie toute particulière lorsque les premières notes de "Walking with Elephants" ont retenti, moment de vraie communion avec l'un des gros hit de l'année 2014.

Direction ensuite la Room 1 où le padre Laurent Garnier prêche pour ses très nombreux disciples. Le floor est ultra blindé, mais malgré cela il n'est pas difficile de se trouver un petit coin tranquille pour profiter devant la scène. Bon, Garnier nous fera du Garnier ni plus ni moins j'ai envie de dire, axant sa sélection sur une techno lourde et mélodique où viennent se greffer quelques unes de ses propres productions. On notera un passage particulièrement épique où Garnier placera son énorme "Jacques in the Box", grand moment.

Il est 3h15, l'heure pour nous de se diriger vers le chapiteau, Room 3, où Recondite commence son live. Que dire... rien que de me remémorer ce live j'en perds littéralement mes mots. Incroyable, riche, hypnotique, orgasmique, les qualificatifs ne manquent pas. L'allemand nous propose une techno racée et pointue, tantôt légère et mélodique, tantôt lourde et ravageuse. Plonger dans l'univers Recondite rime avec un grand huit des émotions et des sensations. Sans aucun doute le highlight de la soirée, et ce sera même le highlight du week end. Une heure de live que nous ne verrons pas du tout passer.


4h15, c'est Michael Mayer qui prend possession du booth de la Room 3. Le boss du label Kompakt distillera un set là aussi résolument techno, dans la lignée du live de Recondite. A tel point que, je vais assumer, étant tout à l'arrière du floor j'ai cru que Michael Mayer avait été annulé et que Recondite faisait du rab'

Un set donc complètement dans la continuité du live de Recondite en terme de sonorités, complètement différent du set que je l'avais vu proposer au DGTL Festival en avril dernier, sur un Floor 100% Kompakt cependant. Cela met donc encore davantage en lumière la maitrise de Michael Mayer qui sait pleinement s'adapter à la fois à l'heure à laquelle il joue, et au plateau sur lequel il joue. Chapeau à lui.
Sur la dernière heure de cette première nuit nous ferons un dernier tour des différents floors. Room 1 avec Agoria aux commandes qui nous accueille avec "Bad Kingdom de Moderat", remixé par DJ Koze. Superbe moment forcément avec un morceau que j'adore, mais moment un peu gâché par un enchainement un peu à l'arrache, à la Agoria... On attend l'enchainement suivant mais non, pareil, même constat. Presque toujours le même constat avec Agoria, une sélection absolument splendide, mais une technique de mix pas au même niveau...

Passage sur la Room 2 où c'est Mind Against qui clotûre ce vendredi. On arrive pile poil avant le moment que les deux italiens choisissent pour envoyer leur "Several Times". Atmosphère incroyable, floor complètement retourné, et un break complètement trituré et destructuré, à un point qu'eux seuls peuvent se permettre de faire, avec leur bébé de track. Grand, grand moment.

Une bien belle première soirée donc en tout cas, où le plaisir était à la fois musical, visuel, et humain. Un line up tellement riche et incroyable que moi, Arobase, fan parmi les fans de Tale of Us, je ne suis même pas allé les voir, c'est dire...


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Samedi 20 septembre 2014 : Nuit 3
Samedi 20 septembre 2014 : Nuit 3
Samedi 20 septembre 2014, début de la Nuit 3 du NAME Festival. Nous arrivons un chouilla plus tôt sur site en prévision du fait que nous ne ferons pas la nuit complète. Arrivée sur site donc aux alentours de 23h30, cette Nuit 3 est également complète, mais la sensation de monde est pour le moment bien moins présente ce qui facilite la circulation entre les floors.
Le line up est quant à lui une nouvelle fois riche et d'un très grand niveau, les casses tête ont cependant été moins importants pour moi quant à ce que je souhaitais voir, ce qui dans un sens n'est pas plus mal


Après une petite étape rafraichissement direction la Room 2 où les deux amis Clockwork et Avatism présentent leur nouveau live en duo. C'est peu de dire que leur nouveau live décoiffe vraiment, un live mélangeant dub techno et techno où Clockwork muni de baguettes réalise la plupart des rythmiques à la volée sur une batterie électronique, c'est vraiment du plus bel effet. Rythmiques lourdes, mélodies pointues, un très grand live qui fait presque regretter l'heure de leur live un chouilla précoce. Mais bon, c'est un mal pour un bien, s'ils avaient clotûré la soirée je n'aurais pas eu l'opportunité de les voir.

Il est 00h30, l'heure pour nous de nous diriger vers la Room 3 pour le début du live de mes chouchous : Agents of Time. C'est avec un plaisir tout particulier et une certaine fierté que nous nous rendons sur ce floor pour les voir puisqu'avec mon crew strasbourgeois nous avons été les tout premiers à les faire jouer en France en juillet dernier.
Deux petits mois se sont écoulés depuis cette date et pourtant force est de constater que leur live est en perpetuelle évolution, tant sur le plan musical que sur le plan du setup.
Un des avantages d'être à trois sur scène est que les rôles peuvent être clairement dispatchés et établis, un membre du trio s'occupant principalement des synthés, un deuxième s'occupant des rythmiques à l'aide d'une TR-8, et le troisième s'occupant du séquençage et du mixage.
C'est un live que j'aurais tendance à décomposer en deux parties, une première demi-heure qui fait la part belle aux synthés, parfois peut être un chouilla trop, première partie entrecoupé en tout cas notamment d'une version live de "Polina" efficace à souhait. Puis vint "Magdalene", extraordinaire face B de l'EP "Polina" qui a marqué selon moi un virage vers une deuxième partie de live tout simplement incroyable ! Tantôt hypnotique, tantôt mélodique, tantôt ultra dancefloor, cette deuxième partie restera pour moi un des meilleurs moments du week end musicalement parlant. Et c'est non sans une certaine fierté et en étant très, très content pour eux que je constate en me retournant que le public est ultra réceptif à leur live. Le public ne s'y trompera d'ailleurs pas en les applaudissant chaleureusement à la fin de leur prestation. Agents of Time, une chose est claire, on a définitivement pas fini d'entendre parler d'eux !

Il est environ 1h40 quand nous quittons la Room 3 où le trio Apollonia vient de prendre possession des decks. Nouveau petit tour du propriétaire direction la Room 1 où les 2 Many DJ's font surchauffer un floor en parfaite fusion. Accueilli avec un excellent remix des Beastie Boys les 2 Many sautent cependant un peu du coq à l'âne en terme de playlist. C'est assez destrucuré et bizarrement de leur part pas excellemment mixé, mais bon, nous ne sommes pas restés suffisamment longtemps sur le floor pour pouvoir émettre un avis réellement pertinent.
En effet, c'est la Room 2 qui nous appelait surtout, où Marcel Dettmann officiait. Bon, bein là on fait carrément pas dans la dentelle et on sort le lance-roquette. Grosse techno au menu, Dettmann nous sert un set à la fois plein de puissance et de maitrise, Deutsche Qualität comme on dit



Il est 3h passé. Cette Nuit 3 est encore loin d'être finie mais il est l'heure pour nous de plier bagage. C'est dans ces moments-là qu'on se rend compte qu'on a plus 20 ans, et qu'il est de plus en plus difficile d'enchainer (encaisser) deux nuits de suite. Mais nous rentrons ultra satisfait, ravi d'un week end riche musicalement et humainement.
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BONUS : Toilet Disco
BONUS : Toilet Disco
Nous arrivons bientôt au bout de ce reportage, et je n'ai jusque là volontairement pas parlé de ce qui restera pour moi un de mes meilleurs souvenirs du festival, et qui aura été le fil conducteur de ce week end : Toilet Disco !
Toilet Disco, c'est un quatrième floor présent le vendredi comme le samedi soir, qui comme son nom l'indique prenait place à proximité immédiate des toilettes.
En tant que teufeur du Grand Est le parallèle avec Toilettes Mix(tes) mais bon, honnêtement hormis le concept semblable la comparaison s'arrête là...
Le floor proposait une scénographie pop et colorée, et était animé par de nombreuses créatures, drag queen, énèrgumènes déguisés en Marilyn Monroe, etc...
Pour ce qui est de la musique on pourrait parler d'énorme gloubi-boulga mélangeant disco, new wave, classiques house et classiques techno, pouvaient donc se mêler des titres comme "Inner City - Good Life" ou "Boney M - Rasputin". Le tout est proposé avec une extrème maitrise et véritable cohérence ce qui rend le tout absolument savoureux et vraiment imparable ! Il n'y avait qu'à voir l'ambiance et les sourires des gens sur ce floor pour en avoir conscience.
Pour la petite histoire Toilet Disco est un concept qui a vu le jour il y a sept ou huit ans dans les toilettes du festival corse Calvi on the Rocks. Les deux protagonistes initiaux sont Edouard Rostand et Mariano Roblès. Mariano est DJ à Londres, résident du George Club et du Dragon. Edouard quant à lui est l’organisateur du festival Calvi on The Rock, rédac’ chef de Trax Magazine et de Mix Mag, rien que cela !!



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BILAN
BILAN
Points positifs :
- TOILET DISCO !!

- Recondite, définitivement la grosse, grosse claque du week end.
- La sono et les scénographies.
- Le public lillois, dans l'ensemble très respectueux les uns des autres. Eh oui c'est possible en France !
- L'eau distribué gratuitement aux bars, très bonne initiative (même si je n'ai bu que de la bière

Points négatifs :
- la très (trop) grande difficulté pour chercher à boire aux bars aux heures de pointe. Un bar par floor c'est définitivement beaucoup trop peu, et cela représente en plus un réel manque à gagner pour les organisateurs (j'aurais pu au bas mot dépenser le double sur ce week end s'il n'y avait pas eu ces problèmes).
- un seul stand de bouffe c'est trop peu également. Un estomac content, c'est un teufeur content

- Pas de casier.
- Pas de système de consigne pour les verres : cela fait ch.ier la première année de payer 1€ de + sa boisson, mais c'est à mes yeux indispensable pour éduquer/responsabiliser les gens, et éviter le carnage de fin de soirée par terre.
- Pas de réel espace Presse.
- La carte "ubiquité" n'est malheureusement pas offerte à l'entrée du festival pour se démultiplier sur les différents floors (je rigole

Dans l'ensemble, malgré ces quelques petits points négatifs qui somme toute donnent de la matière aux organisateurs pour continuer d'évoluer, ce fut un excellent week end, un excellent festival, et une excellente organisation. A l'année prochaine, Lille !!!
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REMERCIEMENTS
REMERCIEMENTS
Un grand merci à toute l'équipe de Art Point M, en particulier à Fabienne.
Et un merci très spécial à Mac Hertz mon compère de festival pour l'accueil sur Lille.
Un grand merci et bravo également à Maxime Chermat pour ses magnifiques photos officielles :
- galerie complète de la Nuit 2
- galerie complète de la Nuit 3
Posté le 06/10/2014 à 14h40par nerik69
Inscrit le 23/09/2002
Superbe reportage, superbe festival !!
Merci et j'espère vraiment goûter une fois au NAME. Cette année j'étais en plein déménagement, mais j'espère me rattraper l'an prochain.
Merci et j'espère vraiment goûter une fois au NAME. Cette année j'étais en plein déménagement, mais j'espère me rattraper l'an prochain.