34 - I Love Techno Europe @ Montpellier le 19/12/2015
22/01/2016 agathesound rapports de soirées
C'est non sans appréhension que nous nous rendons à Montpellier pour la 4ème édition du festival I Love Techno Europe au Parc des Expositions.

L'annulation de dernière minute l'année dernière de la petite soeur française du festival I Love Techno créé à Gand en 1995, explique en partie nos craintes... La programmation est évidemment moins étoffée qu'en Belgique, car les salles moins nombreuses. Cela dit, les noms nous mettent l'eau à la bouche !

Premier point positif, nous constatons en nous mettant en route pour le festival que le réseau de transports en commun (tram et navette) a été renforcé par rapport aux années précédentes. Un vrai soulagement, car l'enfer du trajet tant aller que retour nous avait bien refroidi auparavant.
Deuxième point positif à l'arrivée, du monde sur le parking mais pas de queue à l'entrée ! Un système d'accès et de fouille renforcé, le tout dans une ambiance conviviale. On se renseignera autour de nous plus tard, l'entrée aura été fluide toute la soirée (on se souvient encore des dangereux mouvements de foule et de la très longue attente à l'entrée en 2013).

Dans le hall principal, on accède à l'extérieur et aux 3 salles par la zone chill-out avec une petite scène Fun Radio, un premier bar, un stand de prévention, un point info, un studio photo et la boutique officielle du festival... Direction la Red Room, à l'autre bout du site, où Efix a déjà commencé à chauffer la salle. En direction de celle-ci et un peu partout à l'extérieur, des bars, plusieurs stands de nourriture (contrairement aux années précédentes !) et de nombreuses tables de pique-nique. L'organisation de la soirée nous rappelle plus l'évènement belge que les anciennes éditions à Montpellier.

Le jeune montpelliérain Efix ouvre donc le bal et nous envoie un set dynamique, mélodieux, à la hauteur de l'évènement. A 21h, Dj Tennis prend le relais. La salle est déjà bien remplie, les jeux de lumière s'intensifient et les basses s'alourdissent.

Le talentueux dj et producteur, cofondateur du label Life and Death (qui a vu le jour en 2010 et qui compte dans ses rangs les duos italiens Tale Of Us et Mind Against) est assez rare sur la scène des festivals français alors on savoure. Il nous offre un set musclé, aux sonorités à la fois psychédéliques et profondes. On en oublierait presque que Paul Kalkbrenner est sur le point de prendre les commandes. En vidéo, un de mes passages préférés avec une reprise de &ME "Woods".
La salle est à présent pleine à craquer. Paul Kalkbrenner, la tête d'affiche d'I Love Techno Europe 2015 déjà attendu l'année dernière, se fait désirer. Après quelques minutes d'acclamations, Paulo entre en scène et entame son live avec de puissantes basses.

Les plus grands morceaux de son dernier album s'enchaînent avec "Cloud Rider", "Feed Your Head" ou encore "Align the Engine" qui enflamment la foule. Certains classiques qui ont fait son succès sont également au rendez-vous, mais en mieux : on avait l'habitude d'un spectacle assez similaire à chacun de ses lives et c'était notre point d'interrogation de la soirée, il a très rapidement mis fin à nos doutes.

Après nous avoir surpris par la tournure de son live et pour mettre tout le monde d'accord, il nous envoie un inattendu "Revolte" qui a littéralement retourné la Red Room.
Le coup de coeur de la soirée revient à Tale Of Us avec un set planant qui tapait aussi très fort !

Eux aussi étaient très attendus l'an dernier et nous les avions suivi à la Villa Rouge pour un set improvisé un peu décevant. Cette fois, ils reviennent avec plusieurs nouveaux EPs dont Silent Space et Astral avec leurs petits protégés Mind Against et une puissance entraînante. Très bon !
Pendant ce temps-là, les Birdy Nam Nam (sans Dj Pone qui a quitté la bande) retournent la Green Room. Extrait en vidéo du célèbre morceau "The Parachute Ending" qui date de 2009 (déjà !) et qui passe toujours aussi bien. Ils seront en tournée en 2016 avec leur nouvel album dont vous pouvez écouter un extrait : Dance or die.
Place maintenant à l'un des papes de la techno berlinoise dans la Red Room, le monstrueux Len Faki, résident du mythique Berghain de Berlin qu'on ne présente plus... Pour l'avoir vu pas mal de fois, j'ai toujours été impressionnée par la qualité de ses sets. Le dernier en date, c'était au Movement Festival à Turin et c'était de loin le meilleur moment de ma soirée.

Une fois encore, je n'ai pas été déçue. Il nous a bien fait bouger avec un set énergique et précis, alliant à la perfection nouveautés "punchy" ou plus "dreamy" (Mekong Delta une de ses nouvelles tracks de ces derniers mois ou A Better Way Of Living de Sigha du label belge Token Records) et grands classiques, avec par exemple la techno acide de Paul Johnson de Dance Mania "Let me see you Butterfly". Un régal.
Petit extrait vidéo posté par Len Faki lui-même sur Facebook.
Notre frenchy adoré Vitalic met le feu à la Green Room depuis 1h déjà. On y fait quelques apparitions et on a droit à des tueries de son dernier album "Rave Age" avec "Stamina", "La Mort sur le Dancefloor" ou encore "Rave Kids Go" (extrait en vidéo ci-dessous) qui mettent tout le monde en folie. Pour avoir vu plusieurs de ses dj set, c'est toujours un pur bonheur, mêlant ses classiques des très bons "OK Cowboy" et "Flashmob" à ses plus récents succès !
Retour sur la Red Room avec la belle et si talentueuse Nina Kraviz qui est venue parfaire le line up de la salle techno et clôturer une soirée fort appréciable. La demoiselle est attendue, et bien qu'elle soit un peu partout ces derniers temps, chacune de ses prestations est une réelle surprise.

Je l'ai vu plusieurs fois ces derniers mois et chaque set était très différent du précédent techniquement et musicalement. Elle place des inédits et des petites pépites de son label Trip, comme Steve Stoll " Dumbo", Bjarki "Polygon Pink Toast", Barcode Population "Untitled"... et elle-même bien sûr) avec une aisance incroyable au milieu de sons plus anciens comme elle aime le faire si souvent avec des "oldies" comme Winx "Lumpy Oatmeal".
Au passage, sa dernière création est une tuerie :
Avec une énergie communicative, elle arrive à maintenir en haleine un public déjà bien usé par des heures de dancefloor. On en a pris plein les yeux et les oreilles avec de bonnes basses bien lourdes et bien rythmées et un show visuel impressionnant. Génial !
Vidéo de Nina Kraviz sur Facebook.
L'ultime crainte de la soirée était évidemment les transports pour rentrer. Mauvais souvenirs d'il y a 2 ans... Encore une fois rien à dire, des trams toutes les 10 minutes pour désengorger au maximum et des navettes avec quasiment pas d'attente.
Pas de réelle attente aux bars non plus, contrairement à ce qu'on avait déjà connu. Des toilettes sèches un peu partout ce qui a évité des queues interminables, et assez bien entretenues compte tenu du monde. Un soundsystem de qualité avec des basses qui ont très rarement saturé (sauf à certains moments pendant Kalkrenner) et une fluidité pour accéder aux salles très appréciable. Un petit incident tout de même avec les désagréables effets de bombe(s) lacrymogène dans la Red Room mais globalement une sécurité bien présente tout en étant discrète.
En bref, nous avons passé une très bonne soirée et avons été agréablement surpris par la qualité de l'organisation et de la gestion de cette première édition d'I Love Techno Europe à Montpellier. Un beau défi relevé avec succès, malgré les critiques sur l'arrêt de l'évènement en Belgique et le line up un peu léger en comparaison.
A l'année prochaine !

Agathe D.