30 - Electrobotik Invasion 2016 @ Bagnols-Sur-Cèze les 08 et 09/07/2016
22/07/2016 bellavita rapports de soirées
L'Electrobotik invasion, qu'est-ce que c'est ?
Ce sont deux jours de festivités, le 08 juillet en centre-ville et le 09 juillet au parc Arthur Rimbaud, le premier jour étant consacré au festival "off" gratuit.
C'est plus de 20 000 "happy people " réunis autour de quatre scènes et deux murs de son qui composent le festival, offrant une palette très variée concentrée autour de la musique électronique !
On se promène entre la scène Techno et Hardcore en passant par les scènes Trance et Alternative. Le Camion bazar et l'Auto tamponneuse stage sont là pour faire une transition musicale entre tout cela, le tout dans une ambiance festive de foire populaire !
Et oui ! Car l'Electrobotik, c'est aussi les joies de la fête foraine !
Quel plaisir que de voir des festivaliers, en plein milieu d'un set de Datametrik, catapultés derrière la scène Techno ! Ou encore de sauter à l'élastique (d'une hauteur de 60 mètres !), en écoutant Asphalt Pirate retourner la scène Hardcore, pour toujours plus de sensations...
Un autre type d'artistes évoluait également aux abords de la scène alternative . Nous pouvions en effet nous arrêter admirer la fresque que les graffeurs réalisaient sous nos yeux ébahis.

Quoi qu'il en soit, il est clair que l'on en aura pris plein les oreilles, mais aussi plein les yeux ! Enfin, que demander de mieux qu'un after au calme dans un cadre tranquille, barboter et se décrasser les pieds dans l'eau, au bord de la Cèze ... ?
La scène Hardcore ressemblait à s'y méprendre à un château fort un soir de guerre : truffée d'éclairages et équipée comme les autres d'un système son Funktion One qui tapait sévère ! Devant la scène s'étendait un grand espace enherbé pour se prélasser, ou pour sauter, courir et danser comme jamais ! Malgré quelques petits soucis dans les réglages en début, et un mapping / éclairage parfois un peu étrange, on s'est régalé devant les sets puissants de Mad Dog vs. Anime, Darktek et autre Nash.

Scène Hardcore, T-800 stage
Puis à deux pas de là, le coeur du festival : la scène Trance. Une touche de verdure entre le fracas des caissons, un arbre de vie pour sublimer le son... Et là, nous avons encore eu droit à du très très lourd. On a pu voyager avec Oddwave et son set massif et sautillant, Gonzi a mis le feu et nous a clairement percuté comme à son habitude, c'était gras et on en redemandait !
Au même moment, Bliss, époustouflant, électrisant, a fait s'enflammer la foule en commençant par son solo de guitare au devant de la scène. Ajja a encore régné en roi de la Psytrance... Les classiques et immanquables monstres de la Trance nous font toujours autant vibrer comme si la foule de tranceux ne formait qu'une seule et même entité... Mais un peu plus loin, à l'écart de tout cela, ne surtout pas oublier, la scène alternative et les pépites que l'on a pu y trouver.

C3P0 Stage, scène alternative
Le plus souvent en festival, quand elle est représentée, la scène DnB / Hip Hop / Dubstep ne fait pas rêver : peu d'artistes de renom, une moins bonne sono, des scènes plus petites où l'on sent clairement l'investissement moindre que sur les scènes principales... Mais cette année, la scène alternative de l'Electrobotik festival était à la hauteur ! Tant au niveau décoration, programmation, qu'au niveau du son, avec des basses qui nous faisaient vibrer le sternum !

C3P0 Stage, scène alternative, Cunninlynguits
On a eu droit entre autre à un concert live des CunninLynguists. Bien qu'un peu court et en dessous de leur niveau habituel, le concert de ces quatre garçons nous a régalé.
C'était aussi l'occasion de prendre un cours de mix avec les Dj Fly et Netik. Fly est double champion DMC (disco mix club) 2008 et 2013, c'est dire s'il est expérimenté. Netik, quant à lui, est triple champion DMC et titré double champion ITF Scratch et ASBD en 2002, rien que cela ! Un live du tonnerre marqué par le remix très efficace de "Pumpkin HoneyBunny" de Misirlou (Pulp Fiction theme). Au plaisir de les recroiser !
On notera aussi la présence de BRK et d'un Virtual Riot très très en forme. Après un petit problème de matériel qu'il a résolu avec beaucoup d'humour et de bonne humeur, il s'est déchaîné et a montré tout son potentiel à une foule largement conquise.
Mais surtout la surprise et la touche féminine de cette scène, CloZee, aux frontières entre Dubstep, glitch et chill out. Cette chamane de l'électronique pose rapidement son petit univers, elle nous embarque et nous berce dans une aventure céleste sur les sentiers du psychédélisme. Fort en contrastes, entre la lourdeur des basses qui nous collent puissamment au sol et les envolées aériennes d'un piano ou bien d'une guitare, sa musique nous fait voyager avec aisance dans son univers coloré.
Et pour finir, une scène techno démentielle avec ses deux immenses tours blanches épurées au mapping géométrique mais surtout au line up complètement fou...

R2D2 Stage, Scène Techno
Cette année, la R2-D2 stage nous offrait un panel d'artistes apparaissant parmi les plus grands, allant de la Tech-house avec Maceo Plex, à la Techno industrielle avec Derrick May, l'un des précurseurs de la Techno de Detroit. Nous avons également pu entendre les pionnières de la Techno berlinoise que sont Anja Schneider et Ellen Allien (fondatrice du label BPitch Control et résidente dans les plus grands clubs de Berlin), pour le plus grand plaisir de nos oreilles... Une techno pure aux basses lourdes et hypnotiques.

R2-D2 Stage, scène techno
Ce qui nous a vraiment plu :
- Un site spacieux avec une rivière toute proche, parfait pour un "after " tranquille et un repos bien mérité.
- Quatre scènes très éclectiques et un line up de folie.
- Une belle fête foraine avec autotamponneuses et manèges à sensations.
- Des animations, déambulations et autres surprises pendant la soirée (notamment la "parade des jouets " de Planète Vapeur).
Ce qui nous a moins plu :
- Pas de consigne pour les verres, la bière est donc à 5¤ et beaucoup de gobelets sont jetés... Pas très écolo.
- Toujours énormément de poussière sur le site malgré quelques efforts timides, et... du sable ! Malgré cette amélioration notable des tapis disposés à la scène Trance, on s'attendait à beaucoup plus de moyens mis en oeuvre pour protéger nos poumons meurtris...
- Pas de retour possible au parking / camping.
- La proximité entre la scène Hardcore et la scène Trance faisait que, sur les extrémités de chacune d'elles, on entendait l'autre, ce qui était surtout fort gênant durant les introductions à la scène Trance où l'on n'entendait de ce fait pas grand chose...
Pour conclure, c'est un festival au prix abordable si l'on profite à la fois du "On" et du "Off" et à condition de s'y prendre à l'avance pour acheter sa place. Les artistes sont au rendez-vous, la décoration / mapping travaillés, un système son puissant et il y en a vraiment pour tous les goûts.
Les reproches qu'on peut faire à l'Electrobotik s'expliquent par la taille et les ambitions du festival. Il est en effet compliqué de garder une ambiance familiale, de garantir une sécu cool et de pratiquer des prix abordables quand on fait 20 000 entrées.
L'Electrobotik demeure un des plus gros festivals de musique électronique de France et une valeur sûre pour qui veut taper du pied, s'en prendre plein la vue, apprécier les grands noms reconnus du milieu et ce durant un chaud week-end de juillet !