BE - Dour Festival 2016 @ Dour les 15, 16 et 17/07/2016 
02/08/2016 bellavita rapports de soirées
Vendredi 15 juillet 2016
18h : après une semaine harassante de travail, l'heure est désormais aux préparatifs. Dans quelques heures, nous serons au Dour Festival. Voilà déjà plus de 3 mois que nous salivons sur sa programmation hors norme, et l'impatience grandissante n'a fait qu'attiser cette terrible et longue attente jusqu'au jour J !
C'est donc avec une excitation à la hauteur de l'évènement que nous prenons la route vers la Belgique, en direction de la paisible commune de Dour qui, durant 5 jours, devient le terrain de jeu de milliers de festivaliers.
Suite aux récents évènements qui ont touché la Belgique, les contrôles de police à l'entrée du festival sont renforcés et chaque voiture et scrupuleusement fouillée. Plus de 250 000 festivaliers sont attendus durant ces 5 jours, la sécurité est donc de mise.
L'organisation est sans faille, et c'est sans accroche que nous nous garons pour atteindre l'entrée du festival. Fidèle au poste, le marché ambulant ouvre la voie : les stands et bars à thèmes longent le sentier vers la Plaine de la machine à feu.
A notre arrivée, nous y découvrons une nouvelle mise en place : la scène principale (The Last Arena) dispose d'un espace dédié et n'empiète pas sur le passage, comme cela était le cas les années précédentes. Ainsi, il est plus agréable de pouvoir profiter des artistes qui s'y produisent.
Après avoir fait le tour du site et de ses différentes scènes, c'est tout naturellement que nous nous dirigeons vers la Redbull Elektropedia Balzaal où une programmation gargantuesque nous attend !
Comme à son habitude, Redbull tape fort avec une impressionnante scène composée de 5 écrans géants répartis de chaque côté du dancefloor, surmontés d'un sound system à la pointe de la technologie et de jeux de lumières à couper le souffle.
Il est 19h00 lorsque Danny Daze entre en scène. Le dj américain, dont les titres "Pop" ou encore "Swim" cartonnent en ce moment, continue de surprendre son monde avec son groove si unique enraciné dans la Techno de Détroit, avec des touches d'italo-disco et de Miami Bass... Tout un programme !
Puis vient le tour du très attendu Maceo Plex. Le producteur et dj américain, de son vrai nom Eric Estornel, se retrouve régulièrement sur le podium des meilleurs performeurs de la planète, c'est donc très enthousiaste que nous attendions sa prestation. Trop d'attente peut-être et au final, une vraie déception. Maceo Plex s'est contenté d'un set sans grande prise de risque, où les tracks se succèdent et se ressemblent... Mise à part l'implacable "Solar System" ou encore son remix de Âme "Moorthon II", il semblerait qu'il soit tombé dans la facilité en nous proposant 2 heures de réchauffé...

Heureusement, les 2 frangins de Mind Against nous régaleront par la suite de leur techno sombre et lunaire... Accompagnés du coucher de soleil, ils nous plongent dans une atmosphère dont eux seuls ont le secret. Leurs influences variées entre techno, IDM et house, donnent à leur musique une touche musicale des plus enivrantes...

Le retour à la réalité n'est que plus dur lorsque Kollektiv Trumstrasse les succèdent. Non pas que leur set n'était pas à la hauteur, mais la timetable en a surpris plus d'un ! Et c'est ainsi que l'on passe d'une techno noire et affûtée à une house plus mélodique et moins rythmée... de quoi en endormir certains ! Pour autant, on se laisse finalement emporter par leur techno hypnotique et envoûtante...

L'hypnose ne dure qu'un temps et Boris Brejcha nous ramène vite sur terre : ses rythmiques effrénées, enrichies de percussions et sonorités electro, convainquent la foule en délire ! Durant deux heures, il enchaîne ses dernières productions et nous propose un voyage au coeur de l'High Tech Minimale !

Il est 03h30 du matin lorsque nous décidons de terminer cette première journée. Sur le chemin, nous sommes intrigués par une foule compacte qui déborde du chapiteau Jupiler Dance Hall. Des centaines de festivaliers tentent vainement de rentrer à l'intérieur pour profiter du set de Four Tet. Chacun de ses rares lives est l'occasion de découvrir ce que ce savant fou a réussi à sortir de nouveau de son chapeau. Quand on sait qu'il a donné dans tout, du post-rock à la house en passant par le hip-hop, la folktronica ou la drum & bass, on ne peut qu'être curieux. Après nous être frayé un chemin parmi la foule, nous nous délectons de ses dernières minutes de mix, un moment suspendu...

Samedi 15 juillet 2016
Encore marqués au visage par les excès de la veille, c'est tout doucement que nous revenons à la vie. Si notre première journée était au delà de toutes nos espérances, cette 2ème journée devrait également nous en mettre plein les yeux !

Arrivés à 18h sur le site, notre programme débute par la Cubanisto Dancing avec Handless DJ. Jonglant entre house, techno et disco, l'artiste belge augure de beaux jours pour la scène électronique du plat pays !

Après s'être requinqués à coups de frites et autres délicats mets que propose le festival, une digestion s'impose, et c'est tout naturellement devant Sigur Ros que nous faisons une halte, le calme avant la tempête.

Cette interlude musicale des plus apaisantes passée, nous nous dirigeons maintenant vers la Jupiler Dance Hall ou N'To commence. Le dj marseillais émet un son qui lui est propre, des sonorités pointillistes, rapides, une rythmique tapageuse, travaillée à l'extrême. Il déstructure les sons, trahit nos habitudes, et livre au final quelque chose d'absolument cohérent, au delà de nos attentes, on est bluffé.

Malgré nos efforts pour nous en tenir au planning, c'est une très grande déception qui nous submerge lorsque nous arrivons à La Petite Maison dans la Prairie, et que nous constatons que Pantha du Prince a déjà terminé. Au dire des festivaliers présents, le showcase de ce groupe inclassable a fait mouche, et l'on mise déjà sur leur EP "Dream Yourself Awake" comme étant le track de l'année.
Nous nous consolons tant bien que mal avec l'arrivée de Daniel Avery. Déjà vu à de nombreuses reprises, le dj anglais n'a jamais déçu, et ce n'est certainement pas aujourd'hui que cela va commencer ! La température monte rapidement sous le chapiteau et sa techno psychédélique s'entend jusqu'à la Last Arena ! L'outsider de la techno donne beaucoup et le public le lui rend bien à coups de "Doureeuhh" massifs !

C'est dans un "joyeux bordel" que le duo Bicep finit par entrer en scène, il est 02h30 du matin. Mélangeant disco, Chicago house, Detroit techno, et autres styles musicaux, les 2 compères finissent de nous achever ! Un kick quasi imparable, un gimmick mélodieux, des vocaux entêtants et des nappes qui vous enveloppent, telle est leur signature !

C'est ainsi que s'achève cette 2ème journée marathon, et on va se coucher des souvenirs plein la tête !
Dimanche 16 juillet 2016
Aujourd'hui s'annonce comme la journée la plus intense, à la vue de la programmation qui nous attend sur la Redbull Elektropedia Balzaal. C'est donc tôt que nous gagnons la plaine de la machine à feu pour cette dernière journée ! Les corps et les visages sont éprouvés mais n'atteignent pas la bonne humeur des festivaliers. Pour cette dernière journée, c'est plus de 40 000 personnes qui sont attendus sous une chaleur écrasante.

Il est 18h30 lorsque Kerry Chandler prend les commandes de la Redbull Elektropedia Balzaal. Ce pionnier de la musique électronique délivre un set house old school et pourtant intemporel où chaque track a sa place.

Place ensuite à la belle Maya Jane Coles. L'anglaise, habituée des festivals de grande envergure et qui semble si petite face à l'immensité de la structure ne se laisse pas démonter et nous envoie une succession de tracks toutes plus entraînantes les unes que les autres !

Il est 21h30 lorsque John Talabot se met derrière les platines de la Redbull Elektropedia Balzaal. Chef de file du renouveau espagnol, il a vu sa cote grimper en flèche au cours des dernières années notamment grâce à ses nombreux remix ! Entre musique africaine psychédélique, disco continentale et techno barrée, ce touche à tout nous a transporté dans son univers qui lui est propre, on en redemande !

Nous décidons ensuite de gouter une dernière fois aux plaisirs culinaires qu'offre Dour. En chemin, nous sommes attirés par les kicks dévastateurs d'Helena Hauff. Ce petit bout de femme d'origine allemande nous surprend par son énergie débordante et son aisance à passer d'un style à l'autre avec une grande maîtrise. On se laisse alors volontiers emporter par ses rythmes frénétiques !
Il est 01h30 du matin lorsque nous revenons vers l'Elektropedia Balzaal où Len Faki conclut un set sans fioritures. Dj résident du célèbre Berghain, il n'en oublie pas pour autant de travailler ses prestations en festival, qui sont toujours un vrai moment de plaisir pour celui qui sait apprécier la techno !
Pour finir, c'est le grand Ben Klock qui nous fait l'honneur de clore cette édition. Nous ne trouvons malheureusement pas la force de tenir jusqu'au bout, visiblement éprouvés par ses 3 jours de fête !
C'est donc après quelques minutes seulement que nous nous décidons à quitter le festival afin de rejoindre nos lits tant mérités !
Rendez-vous l'année prochaine ! En attendant... Doureuuuh !

Crédits photo : Gilles Charlier, Simon Grossi, Nicolas Debacker, Laurence Guenoun.