Nick Curly "Between The Lines" Cécille Records CECCD001 
29/01/2012 fookooflakman nouveautés house
Bien qu'ayant déjà eu quelques dates à Paris (Batofar, Club 79, Plaza Madeleine, Concorde Atlantique, 1515), le dj producteur originaire de Mannheim reste encore assez peu connu dans notre contrée. Et pourtant, en l'espace de 2 ans Nick Curly s'est forgé une réputation de classe internationale dans le monde de la House music, en prenant notamment ses quartiers au légendaire Space (cf. reportage sur la Kehakuma) à Ibiza pour une résidence estivale.
Dans la logique de sa continuelle ascension, c'est le 19 mars 2012 que sortira dans les bacs le premier album de Nick Curly. C'est en exclusivité et en avant-première (!!!) que Clubxtrem a reçu son album complet. Par ces quelques lignes, réussirai-je à vous faire patienter les quelques semaines restantes avant sa sortie officielle ?
Tracklist :
01) Inside my head
02) Eastern Curve
03) Piano in the dark feat. Worthy Davis
04) Spinning plates
05) Glass celing
06) Wrong hands
07) Hairline
08) Truth to be told
09) Between
10) You don't have to hopp
11) Underground
12) Harlot
13) Wake me up
Le sentiment qui se dégage à la première écoute est que l'album est homogène, et peut aussi bien satisfaire une écoute de salon, qu'un peaktime sur un dancefloor des plus exigents. A la façon d'un mix, les tracks se succèdent, et s'enchaînent même, avec une fluidité très agréable. Les sonorités sont très typiques de la house allemande en vogue, tout en incorporant du baléarisme par petites doses dispersées, certainement dues à ses allers-retours entre Mannheim et Ibiza.
On sent que Nick Curly a réfléchi à produire un album équilibré. Adepte du format 4/4, la simplicité du beat est toujours contrebalancée par quelque chose de plus profond, comme des harmonies très travaillées, ou bien de véritables instruments et du chant, donnant plus de corps à son oeuvre. Est-ce là le sens du nom de l'album ? Car c'est effectivement "Entre les lignes" de la partition rythmique qu'on peut déceler la personnalité de l'artiste, comme si cet album était une introspection.
Une deuxième écoute permet de se plonger plus en détail dans chaque morceau, à commencer par "Inside my head" qui donne le ton d'emblée avec son atmosphère fébrile, et qui génère une impatience insoutenable dans l'attente du prochain track. Ca promet un grand album ! "Eastern Curve" garde la pression sous le couvercle avec un gimmick vaporeux et quelques paroles déclamées en espagnol, invitant votre esprit au voyage.
Un timide kick plus régulier est tout de même lâché sur "Piano in the dark", produit au rythme d'une deep house légèrement soulful (grâce à la voix de Worthy Davis) et résolument moderne. Et "Spinning plates", bien qu'encore timoré, ouvre enfin les vannes d'un aspect plus club de l'album, avec une atmosphère qui pourrait être celle d'une grotte de glace, avec une forme d'écho et des sons quasi cristallins.
On aborde ensuite la partie plus adaptée aux clubs avec l'intermède (2'51) "Glass ceilings" qui est bien dans la lignée de track précédent, mais avec ce petit groove sympathique qui le rapproche d'une house plus traditionnelle, tout en gardant ce côté translucide et froid. Ca n'est qu'avec "Wrong hands", que Nick Curly décide enfin de mettre plus en valeur le groove, avec un morceau que n'auraient pas renié ses compatriotes du label Innervisions, tels qu'Âme, Dixon ou Henrik Schwarz.
"Hairline" sonne quant à lui tel un track d'after, avec un synthé hypnotique vaguement acide, et une nappe planante. Et "Truth to be told" permet la jonction entre cet aspect hypnotique de l'album, et le versant plus soft de la soul avec quelque chant, comme sur le 3ème track.
Assez étonnamment on aurait pu avoir un gros peaktime sur le morceau "Between", quasi éponyme, car la boucle aurait permis des variations capables de faire lever beaucoup de bras en l'air (peut-être une extended version à attendre en EP ?) ; mais Nick Curly a choisi de la réduire à ses 2'57, pour en faire un entracte avant d'entamer la fin de l'album.
On prend la dernière ligne droite en commençant par "You don't have to hopp", qui se compose d'un groove fin et rebondissant, et d'un gimmick avec une voix grave pour enrober le tout : efficace sans aucun doute ! Avec "Underground", on est à la pointe de ce qui se fait actuellement en house allemande, avec un morceau du même acabit que le "Wrong hands", à la fois racé, groovy et entêtant. Cette dernière partie de l'album est clairement la plus tournée vers le dancefloor avec "Harlot" qui vient couronner le tout, dont la recette est composée d'un kick massif et d'un synthé qui pourraient rendre jaloux un mec comme Maceo Plex.
Et pour clôturer cet album en douceur, "Wake me up" est un track idéal de compilation lounge, et pourra être utilisé effectivement pour de doux réveils, ou finalement pour s'endormir tranquillement le soir.
Un grand merci à nos partenaires de Cosmopop, organisateurs de la TDK Time Warp, pour nous avoir permis de réaliser cet article. A noter que la prochaine édition allemande de cet event aura lieu le 31 mars à Mannheim, et que vous pourrez retrouver Nick Curly dans le line up !
Précédentes chroniques concernant Nick Curly
Maintenant que Nick Curly a posté sur sa page Facebook le lien officiel de son soundcloud, je le partage ici, vous pourrez avoir un bon aperçu de son nouvel album :
Soundcloud de Nick Curly
Enjoy
